CHAMMAL : Première mission de guerre pour un jeune équipage Rafale

06/04/2022

Le capitaine Victor et le lieutenant Hugo sont respectivement pilote et navigateur système d’armes sur Rafale.

Depuis maintenant quelques jours, ils sont engagés au Levant dans le cadre de l’opération Chammal. Pour eux, il s’agit de leur premier vol en opération extérieure, « le lâché ». Ils nous racontent cette première mission de guerre.

Il est 8h00 le jeudi 18 mars, quand un Rafale décolle dans le ciel du Proche-Orient depuis la base aérienne projetée (BAP) au Levant. Aux commandes de l’avion de combat français, le capitaine Victor, en place avant, et le lieutenant Hugo, en place arrière. Brevetés pilote et navigateur système d’armes opérationnels en 2021, il s’agit du premier déploiement en opération extérieure pour les deux Aviateurs. Pour ce premier vol en territoire de guerre, comme pour ceux qui suivront, ils effectueront la mission ensemble, en équipage soudé en vol comme au sol.

Le capitaine Victor, préparant le vol.

La mission du jour qui leur a été confiée est multiple. La première est une opération de défense et de surveillance de l’espace aérien dite DCA, au-dessus du Moyen-Orient. Au bout de quelques heures, la mission évolue et l’équipage est alors chargé de prendre l’alerte Close air support au profit des JTAC (Joint Terminal Attack Controller – contrôleur aérien avancé) de la coalition, dans le cadre de l’opération internationale Inherent Resolve (OIR). À tout moment, en cas de besoin, le Rafale peut être amené à réaliser un appui aérien pour les forces au sol. « Pendant quelques heures, nous étions en charge de l’alerte. Cela fait quelque chose. Nous représentions la France au sein de la coalition », réalise Victor. Avion omnirôle, le Rafale possède plusieurs capacités qui peuvent être pleinement exploitées grâce à son équipage. Vivre l’expérience à deux permet de partager davantage et apporte une certaine assurance. De plus, le fait de rester en équipage constitué tout au long de l’opération extérieure est un vrai plus. « Une confiance s’installe entre le pilote et le navigateur », continue le pilote de chasse.

Installé en place arrière, le Lieutenant Hugo.

Après cinq heures de vol et deux ravitaillements en vol par un C-135 américain, le Rafale français touche le sol de la BAP avec à son bord un équipage ayant la satisfaction de la mission réussie. Même si tout a été préparé minutieusement en amont, les deux Aviateurs savaient que cette mission était particulière. « Je suis très heureux d’avoir participé à cela. D’avoir en quelques sortes apporté ma pierre à l’édifice », déclare Victor. « Je ressens une sorte de légitimité, comme la preuve d’être désormais opérationnel », complète Hugo.

Le Rafale B et son équipage au roulage

Un premier déploiement sur un théâtre d’opérations qui est un aboutissement pour l’un comme pour l’autre. « La formation de pilote est longue et exigeante, c’est pour cela que je me suis engagé, confie Victor. Depuis notre passage à l’École de l’air et de l’espace, nous pensons à ce moment. C’est une belle étape de passée. Nous espérons une longue série de vols », conclut-il.

Lancée le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente le volet français de l’opération internationale Inherent Resolve (OIR) rassemblant 79 pays et 5 organisations internationales. En coordination avec le gouvernement iraquien et les alliés de la France présents sur le théâtre, l’opération Chammal apporte un soutien militaire aux forces locales engagées dans la lutte contre Daech sur leur territoire, il s’agit particulièrement de prévenir la résurgence de Daech aujourd’hui contraint à l’insurrection. La coalition internationale adapte en permanence son dispositif au Levant, elle se concentre désormais sur l’accompagnement et le conseil aux forces iraquiennes pour qu’elles puissent assurer à terme, seules, la sécurité du pays afin que le gouvernement iraquien et les organisations internationales puissent agir en faveur de la stabilité du pays. L’opération compte 600 soldats insérés au sein des états-majors d’OIR et présents sur les déploiements aériens permanents, le dispositif est régulièrement complété par des moyens maritimes.

© État-major des armées