Entretien avec l’adjudant-chef Patrice, chef de piste à la PAF

Mon adjudant-chef, pourriez-vous nous décrire votre parcours ?

Je ne vais pas rentrer dans les détails, sinon ça pourrait être long! [rires] Entré à Nîmes en août 1992 (s’y trouvait à l’époque l’école de formation initiale des sous-officiers), j’ai débuté ma spécialisation de mécanicien « vecteur » quelques mois plus tard à Rochefort. En novembre 1993, je suis affecté sur la base aérienne (BA) 102 de Dijon, et j’oeuvre pendant 14 ans sur des Mirage 2000B, des Mirage 2000C (RDM/RDI) et sur des Mirage 2000-5. Je suis muté en septembre 2007 et découvre la BA 133 de Nancy-Ochey. Je travaille alors au sein de l’Escadron de soutien technique aéronautique 15.003 et m’occupe de Mirage 2000D.

Neuf ans plus tard, j’arrive à la PAF. D’abord en tant que chef de hangar, puis chef de piste, puis chef du dépannage, et me voilà cette année de nouveau affecté auprès des mécaniciens de piste. Durant toutes ces années, j’effectue une vingtaine d’opérations extérieures (notamment en Arabie Saoudite, en Afghanistan, au Tchad, au Mali, au Niger, ou encore en ex-Yougoslavie) et réalise de nombreuses missions et exercices : Red Flag, ou bien même la tournée américaine avec la PAF ! 

Quelles sont vos missions au sein de l’unité ?

Au sein de la PAF, les mécaniciens (une trentaine) sont divisés en deux équipes. La première, « le dépannage » assure la maintenance corrective et préventive de nos Alphajet dans le but d’aligner 10 avions opérationnels chaque jour. La seconde, les « pistars », intervient avant et après chaque vol en vue de garantir le bon déroulement des représentations. J’encadre cette équipe. Je veille également à ce que l’entretien des avions soit bien effectué (par les visites journalières, les visites d’avant et d’après vol que réalisent nos spécialistes) et j’effectue le suivi de la documentation technique.

Je suis en relation directe avec Athos 5, qui est notre point de contact au sein des pilotes. Il me donne toutes les informations concernant la préparation des vols, les horaires, la configuration des avions. Chaque vol est diffèrent, et la préparation de nos aéronefs différera en fonction de la mission à réaliser (démonstration, transit). Comme pour tous les mécaniciens de piste, j’ai la responsabilité d’être attitré à un avion et à un pilote. Mon poste de chef de piste me donne le droit de voler à l’arrière du leader ! 

Pouvez-nous nous parler des différences entre la saison hivernale et la saison estivale ?

Je dirais que pour la saison hivernale, la planification des vols est plus simple : nous savons que les avions voleront 2 à 3 fois par jour, aux mêmes horaires. Mais la routine ne s’installe pas pour autant ! Nous formons les « pistars » qui partiront pour la saison estivale et préparons les différents lots techniques pour assurer notre mission durant l’été.

La difficulté de ces mois de meetings, c’est que nous devons nous adapter aux plateformes aéronautiques (aussi bien civiles que militaires) depuis lesquelles les Alphajet décolleront et atterriront. Chaque lieu apporte son lot d’avantages et de contraintes, que cela soit pour le parking des avions ou la place qui nous est donnée. Il faut savoir composer, et parfois en urgence.