Le Forum Innovation Défense accueille les nouvelles innovations de l’AAE

Le Forum Innovation Défense (FID) a réparti ses stands d’innovation selon trois thématiques différentes : « gagner la guerre avant la guerre », « accompagner et soutenir le combattant » et « s’adapter, innover pour se transformer ».  Le général Stéphane Mile, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace était par ailleurs présent et est allé découvrir les projets des Aviateurs. 

 

« Gagner la guerre avant la guerre » : des innovations majeures

Nous commençons l’exposition par la visite du quartier A, dédié à la préparation des conflits. Parmi les innovations dévoilées, nous découvrons les projets Arcane, Orbits, Cockpit du futur et Sepia/Alesia.

Le projet Arcane, un atout inédit pour les Forces Spéciales Air

C’est avec le capitaine Trevis du commando parachutiste de l'air n°10 (CPA 10) que nous débutons notre visite. Le capitaine et son unité ont développé le projet Arcane, qui permet aux maîtres-chiens du CPA 10 de sauter à très haute altitude avec leur animal. À l’aide d’un masque à oxygène adapté et règlementé pour leur bien-être, les chiens peuvent accompagner le CPA 10 dans des opérations extérieures à haute sensibilité stratégique. Autorisé à l’emploi depuis un an, le projet Arcane fait de l’armée de l’Air et de l’Espace la première force au monde à parachuter des chiens à très grande hauteur.

Orbits : le Commandement de l’espace (CDE) au cœur du FID

Nous poursuivons notre visite avec le stand du projet Orbits, où l’adjudant Julien nous présente un nouvel outil d’aide à la surveillance spatiale. Chargé de la maintenance sur les systèmes de détection radar au sein du Commandement des forces armées (CFA), l’adjudant a contribué au développement de ce logiciel en place depuis 2016. Orbits permet donc d’évaluer la capacité de poursuite de chaque objet spatial en mouvement en orbite basse. Des satellites aux débris spatiaux, le logiciel détecte chaque trajectoire et rend compte de la faisabilité de la poursuite de cet objet en fonction de ses caractéristiques.

Orbits est utilisé par une des unités du CDE, le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux. Le logiciel renforce donc considérablement les capacités de surveillance du CDE.

Au-delà des innovations présentées, le CDE a également été mis à l’honneur lors de plusieurs tables rondes.  De « l’innovation et le New Space au service des forces » en passant par « l’anticipation du spatial de demain et d’après-demain », ces conférences ont permis aux membres du CDE d’exposer leur vision du spatial ainsi que leurs projets futurs.

Le Cockpit du futur : tour d’horizon des capacités du futur Rafale

C’est ensuite au tour du lieutenant Julien, ingénieur de l’armement au sein de la Direction générale de l’armement (DGA) de nous présenter son projet de cockpit du futur. À l’aide d’une démonstration réalisée en réalité virtuelle, le lieutenant nous donne un aperçu de certaines capacités dont disposera la nouvelle version du Rafale. Parmi elles, un logiciel surveillant la santé et l’activité cérébrale du pilote, mais aussi un assistant permettant à l’avion d’optimiser ses trajectoires.

L’innovation au service de la police du ciel : le stand Sepia/Alesia

Nous enchaînons par la visite du stand Sepia/Alesia, où le lieutenant Pierre de l’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace nous expose un nouveau logiciel facilitant la protection de l’espace aérien national. Porté par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), ce projet affiche en temps réel les trajectoires de tous les aéronefs survolant le territoire national. En cas d’itinéraire non autorisé ou de défaillance du pilote, le système calcule les potentielles trajectoires d’impact au sol. Ces données sont ensuite croisées avec la densité des populations au sol afin de fixer un point d’interception idéal pour les pilotes de la police du ciel.

 

« Accompagner et soutenir le combattant » : à la découverte du quartier B

 Lors de la visite du quartier B, nous nous rendons sur deux stands tenus par des militaires de l’AAE : ceux du SPE et de Timor.

SPE : un nouveau système de pesée embarqué pour les escadrons de transport

Nous découvrons ensuite le projet SPE, développé entre autre par le major L. de l’escadron de transport « Poitou » de la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy. Ce dernier nous fait découvrir le nouveau système de pesée embarquée, voué à être intégré à l’ensemble des avions de transport de l’AAE. Utilisé en OPEX, le SPE pèse directement le fret lors du chargement dans l’avion. Débuté en 2017 et développé par l’escadron, le projet fait la fierté du « Poitou ».

Le logiciel Timor, une innovation visant à renforcer la posture de sûreté aérienne

 L’adjudant-chef Lionel, membre de l’escadron d’instruction et d’utilisation opérationnelle et technique de la base aérienne de Mont-de-Marsan nous dévoile également son projet de maintenance prédictive des radars aériens. Le logiciel Timor est chargé de collecter les données de l’ensemble des radars aériens, afin de dégager un diagnostic général sur son état. Timor détecte donc chaque défaillance et permet à la posture permanente de sûreté de disposer d’un réseau de radars aériens fonctionnel.

 

« S’adapter, innover pour se transformer » : à la découverte des simulations réseaux

Nous terminons l’exposition statique par la visite du quartier C, où le commandant Florent de l’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace nous présente le projet SMR.

La Simulation Massive en Réseau : un entraînement collectif aux OPEX

Ce projet s’articule autour d’une simulation en réseau, où les pilotes de l’AAE s'entraînent ensemble aux opérations extérieures. À l’aide d’un casque de réalité virtuelle, les pilotes d’hélicoptères, d’avions de chasse et d’avions de transport se réunissent sur une même simulation, et doivent donc coordonner leurs actions afin de réussir le scénario proposé. Avec un objectif de déploiement fixé en 2022, le SMR fait travailler aux pilotes la coordination avec les autres unités engagées dans le conflit. Le dialogue radio entre escadrons est également inclus dans la simulation afin d’optimiser au mieux la préparation opérationnelle des équipages.

La rédaction teste pour vous le SMR : « Après avoir échangé avec le commandant Florent, c’est à mon tour d’enfiler le casque de réalité virtuelle. Une fois le simulateur paramétré, je me trouve plongé au cœur des lignes ennemies aux commandes d’un hélicoptère de l’AAE. Je dois donc piloter l’hélicoptère et le faire atterrir sur une piste afin d’évacuer un ressortissant. En tournant la tête, j’observe les Mirage 2000 qui m’escortent et assurent ma protection. Une fois la piste sécurisée par des commandos parachutistes, les ressortissants sont exfiltrés par un avion de transport, et la mission prend fin. Mon ressenti : quelques difficultés de pilotage et le plaisir de faire un exercice frôlant la réalité !