BARKHANE : Déroulé d’une livraison par air

Le groupement tactique désert (GTD) 2 Tigre a été engagé dans la région d’Adiora (au nord de Gossi) au Mali lors de l’opération Barkhane. Au cours de sa mission, plusieurs tonnes de fret lui ont été livrées par air grâce à l’action du 1er régiment du train parachutiste (RTP) et du KC-130J Super Hercules du groupe de transport opérationnel (GTO) de la base aérienne projetée (BAP) de Niamey, afin de poursuivre sa mission en toute autonomie.

Plusieurs détachements livraison par air (LPA) sont présents en bande sahélo-saharienne (BSS), comme celui de la BAP de Niamey, qui a ici reçu la mission de conditionner le fret, de poser les parachutes nécessaires à l’aérolargage et de larguer les fardeaux.

Au total, le détachement LPA du détachement de transit interarmées (DéTIA) de Niamey a conditionné, chargé dans l’avion puis largué plus de 4.5 t d’eau, 2 t de carburant et plus de 500 rations individuelles, au profit du GTD2 Tigre.

Retour sur le déroulement du largage mené par le 1er RTP et l’équipe du KC-13OJ :

H-12 heures avant le largage : l’équipage du KC-130J du binational air transport squadron (BATS), situé sur la base aérienne 105 d’Évreux, ainsi que le commandant de l’opération aéroportée et le chef largueur, appartenant au DéTIA de Niamey, se sont réunis pour coordonner la mission. Au programme : responsabilités, situation tactique, chronologie, zone de mise à terre, conditions de largage, caractéristiques des charges à larguer et cas non conformes sont étudiés.

H-2 heures avant le largage : l’équipe du 1er RTP et l’équipage du KC-130J ont effectué un dernier briefing en soute afin de répéter la procédure et d’anticiper les réactions face à des cas non conformes. L’objectif est d’assurer la sécurité de l’aéronef et de garantir la capacité à livrer le chargement aux troupes engagées sur le terrain. L’équipage du KC-130J a procédé également au tour avion, avant le décollage, tandis que le chef largueur terminait la mise en place du matériel pour le largage. L’aéronef est ensuite parti « au roulage » pour se positionner avant décollage, après avoir reçu le dernier message météo de la zone de mise à terre.

H-20 minutes : alors que l’avion entamait sa descente à 200 m d’altitude pour larguer les fardeaux, le chef largueur de l’opération a fait signe aux arrimeurs largueurs de s’équiper avant de se contrôler mutuellement et de rejoindre leur emplacement.

H-10 minutes : le chef-largueur du 1er RTP a donné l’ordre de retirer les sangles retenant les fardeaux latéralement pour réaliser une dernière inspection de conformité du dispositif, afin que chaque plateforme sorte sans incident du KC-130 J au moment du « top largage ».

H-5 minutes : les largueurs ont retiré les dernières sangles qui retenaient les charges lors des mouvements verticaux de l’avion. Deux minutes plus tard, le chef de soute ou loadmaster ouvrait la rampe de l’aéronef. Tout le monde se tenait paré.

H-30 secondes : l’arrimeur-largueur n°3 a enlevé la chaîne de sécurité retenant la charge la plus proche de la rampe, le largage était imminent. Il ne restait plus qu’à enlever les taquets, les fardeaux pouvant alors glisser seuls hors de l’avion. Tout le monde était sur le qui-vive, prêt à appliquer les procédures en cas d’incident. H-10 secondes, 5, 4, 3, 2…1 : le voyant en soute passait au vert. Au « top largage ! », les fardeaux ont glissé très rapidement le long de la soute et sont sortis du KC-130J, déclenchant l’ouverture d’une multitude de parachutes. Au sol, le GTD pouvait récupérer les charges qui arrivaient avec précision sur la zone de mise à terre, et ainsi poursuivre sa mission.

Pour plus d’informations sur la livraison par air avec le 1er régiment du train parachutiste, consultez le site internet du ministère des Armées où vous retrouverez l'épisode 1 et l'épisode 2 de cette mission.