Un ancien résistant mis à l’honneur sur la base aérienne 113

À l’occasion de la cérémonie mensuelle des couleurs, le colonel Benzaquen, commandant la base aérienne (BA) 113 de Saint-Dizier, et M. Antoine Carenjot, directeur départemental de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG) de la Marne, ont tenu à rendre hommage à ce héros de la Résistance.

Toujours présents en nombre à l’occasion des cérémonies mensuelles des couleurs sur la base, les porte-drapeaux, bénévoles et anciens combattants, assurent le service du port du drapeau tricolore de leur association, rendant ainsi hommage, au nom de la Nation, aux combattants et aux disparus. M. Jean Gragnano est le porte-drapeau de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR), fonction qu’il assure encore à l’âge de 98 ans avec honneur et fidélité.

Né en 1924 à Lyon, Jean Gragnano baigne dès sa plus jeune enfance dans l’engagement de son père, un militant antifasciste napolitain et vétéran de la Grande Guerre.

En 1942, après l’obtention de son brevet de compagnon, il s’engage dans la Marine nationale et rejoint Toulon en vue de son incorporation. Il arrive à Toulon le jour du sabordage de la flotte, auquel il assiste impuissant. Il est l’un des derniers témoins de cet événement. Étant habillé en civil, il évite la capture des marins français par les troupes nazies et décide de s’engager contre l’occupant allemand. Il intègre alors le réseau de Résistance Buckmaster, avec comme mission le renseignement et la protection des familles juives. Il participe également à un vaste réseau de caches, où il vient en soutien des enfants recherchés.

Arrêtés par la Gestapo le 8 avril 1944, Jean Gragnano et son père sont conduits à Cannes à l’hôtel Mont Fleury pour y être interrogés, torturés et finalement relâchés sous surveillance. Il intègre ensuite un réseau francs-tireurs et partisans français (FTPF) sous le nom de guerre du « Négus » où il effectue des missions de  surveillance et de sabotage de voies ferrées.

Après la Libération, il s’engage dans l’armée de l’Air, au Centre d’essais en vol d’Orange. Conducteur du capitaine Nourigat, pilote du Messerchmitt ME 262, il assiste aux prémices de la naissance de l’aviation de chasse à réaction française.

Touché par le geste symbolique, M. Gragano a reçu le calot de l’aviateur avec une certaine émotion. Ce geste témoigne de l’attachement de l’armée de l’Air et de l’Espace à l’un de ses anciens.