Le A400M sur le désert émirien

« ATLC »: l’A400M s’entraîne à évacuer des ressortissants dans le désert émirien

16/11/2022

Dans le cadre de l’exercice « Advanced Tactical Leadership Course » aux Émirats arabes unis, le transporteur tactique A400M Atlas conduit un exercice d’évacuation de ressortissants dans le désert.

Les RESEVAC sont des opérations consistant à protéger les ressortissants français résidant à l’étranger en les évacuant d’une zone où la situation sécuritaire est dégradée et où l’État d’accueil n’est plus en mesure de garantir leur sécurité. Ces opérations peuvent avoir lieu dans des zones difficiles d’accès.

Au milieu du désert émirien, l’équipage de l’A400M Atlas a validé sa maîtrise des conditions spécifiques d’un atterrissage sur une piste sommairement préparée. Le même exercice opérationnel a été réalisé deux fois, les 8 et 9 novembre. L’équipage A400M qui l’a mené est rattaché à l’escadron de transport 4/16 « Béarn » de la base aérienne (BA) 123 d’Orléans.

Afin de garantir la sécurité des manœuvres de l’A400M dans cet environnement hostile, quatre militaires du 25e régiment du génie de l’air (RGA), experts dans le domaine des pistes et aires aéronautiques, ont travaillé en coopération avec les forces armées émiriennes pour préparer la piste afin de la rendre praticable pour l’A400M et pour en assurer le marquage au sol.

Au loin, un A400M dans le désert, au sol

Apagan : la dernière RESEVAC

La dernière RESEVAC en date est l’opération Apagan, lancée en Afghanistan suite à la prise de pouvoir des Talibans par la force le 15 août 2021. Apagan a permis depuis Kaboul le rapatriement de ressortissants français et de citoyens afghans « menacés à raison de leurs liens avec notre pays ou de leurs engagements pour les valeurs que nous avons en partage », comme l’expliquaient Florence Parly, la ministre des Armées de l’époque, et Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), dans un discours conjoint le 27 août 2021. « Dans des circonstances extrêmement difficiles, la France a évacué près de 3 000 personnes, qui s’ajoutent aux près de 1 500 Afghanes et Afghans ayant travaillé pour notre pays que nous avions déjà mis à l’abri avant le 15 août et en anticipation de la crise actuelle », ajoutaient-ils dans leur communiqué conjoint. Le 15 août, les autorités françaises avaient relocalisé l’ambassade sur le site de l’aéroport de Kaboul pour permettre les opérations d’évacuation, qui avaient commencé plusieurs semaines plus tôt, suite aux appels du MEAE aux ressortissants français de quitter le pays vu la dégradation de la situation.

un camion dans le désert
Exercice aux RESEVAC dans le désert émirien

Les FFEAU au cœur d’Apagan

La BA 104 « Al Dharfa » des Émirats arabes unis avait été mobilisée pour l’établissement en urgence d’un pont aérien militaire entre Kaboul, Abou Dhabi et Paris. Les transporteurs de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) ont relevé ce défi logistique : enchaînant les rotations entre l’aéroport international Hamid Karzaï (Kaboul), la base aérienne 104 « Al Dharfa » des Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFEAU) et l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle (Paris). L’AAE avait installé un poste de commandement tactique armé par les militaires des FFEAU sur l’aéroport de Kaboul. Nos A400M Atlas pouvaient aller de Kaboul à la BA 104 en trois heures et demie (il fallait quatre heures et demie pour nos C-130J). Une centaine de militaires et quatre à cinq avions de transport avaient été envoyés en renfort, de la métropole à la BA 104 des EAU. Au total, huit équipages, quinze fusiliers commandos et deux logisticiens de la BA 125 d’Istres ont contribué à l’opération Apagan.

 

Avec plus de 700 militaires déployés, les FFEAU constituent l’une des bases opérationnelles avancées françaises à l’étranger. À ce titre, elle appuie les moyens militaires français déployés dans le golfe arabo-persique et le nord de l’océan Indien. Grâce à ses conditions d’aguerrissement, elle permet également d’entraîner les militaires français aux actions de combat en zone désertique et en zone urbaine. En tant que commandant de la zone maritime océan Indien (Alindien), le COMFOR FFEAU exerce son autorité sur une zone maritime s’étendant du sud du canal de Suez à l’Ouest, et à l’Est jusqu’aux limites ouest des eaux de la Birmanie, de l’Indonésie et de l’Australie. Il y promeut la politique de défense de la France et anime les relations militaires bilatérales.