Tir BA 126 - 1

BA 126 : formation de tir sur fusil-mitrailleur

14/01/2022

Du lundi 13 au vendredi 17 décembre 2021, l‘escadron de protection 1G.126 (EP) a organisé une session de formation pour tireurs sur fusil-mitrailleur à l’attention de son personnel.

Le Lieutenant Hervé, adjoint au commandant de l’EP 1G.126 et directeur de cette formation, nous explique le déroulement de cette semaine, alternant théorie sur le site de la base aérienne (BA) 126 de Ventiseri-Solenzara et pratique au champ de tir de Diane.

La formation de tireur fusil-mitrailleur est conduite en interne avec l’appui du Centre de préparation et de validation avant projection (CPVAP), avec une vraie ambition de qualité, c’est-à-dire 15 000 coups tirés, soit 60 heures de formation en cinq jours.

Le personnel est instruit dans le maniement, l’entretien et l’emploi au combat des mitrailleuses suivantes, la MAG 58 et la Minimi. Après une formation théorique sanctionnée par la délivrance du CATI (certificat d’aptitude au tir), les stagiaires s’approprient l’arme par une série de tirs techniques. Rapidement, les distances de tir augmentent pour correspondre aux portées de travail du couple arme – munitions (600 – 1 400 mètres), et la dimension tactique est intégrée pour devenir de plus en plus importante.

Nous avons de nombreux atouts pour conduire ce genre de formations : l’expertise de nos instructeurs, un champ de tir permettant de délivrer des tirs sol-sol à toutes les distances, dont la base aérienne est propriétaire, et des liens solides avec le 2e régiment étranger de parachutiste (REP) de Calvi.

Une journée de tir est partagée avec nos amis légionnaires qui engagent des petits véhicules protégés (PVP), ce qui nous permet de parfaire la préparation de nos « gunners » qui peuvent ainsi réaliser des tirs sous tourelleau (c’est une tourelle située sur le sommet du véhicule blindé), avant d’être projetés en opération extérieure. Ces matériels sont employés par les détachements protection sur l’opération Barkhane notamment.

Certains de nos tireurs ont également pu effectuer des tirs air-sol à partir des Puma de l’escadron d’hélicoptère de la BA 126 dans le cadre du croisement des cultures.

Cette formation s’inscrit dans le cadre du plan #airfusco2025, qui a initié une vraie montée en puissance de la spécialité, tournée vers la haute intensité et des profils de plus en plus spécialisés. Outre l’accent mis sur le combat d’infanterie, dont nos tireurs fusil-mitrailleur sont une partie intégrante, le plan prévoit la formation d’opérateurs drones, d’équipes de lutte antidrone ainsi que l’intégration d’outils de nouvelle génération. Les passerelles entre les escadrons de protection, le commando parachutiste de l’air n°20 – force protection –, et les commandos de l’air n°30 et n°10 –force commando – sont également renforcées.

Pour conclure son récit de la formation, le lieutenant Hervé déclare que « toutes ces opportunités sont une véritable source de motivation ».

Formation de tir sur la BA 126 de Solenzara

Formation de tir sur la BA 126 de Solenzara

Formation de tir sur la BA 126 de Solenzara

Formation de tir sur la BA 126 de Solenzara

Portrait d’un participant à la formation de tir de la BA 126

 

Bonjour Kevin, tu peux nous parler un peu de toi ?

Bonjour, j’ai 21 ans et je suis né en Polynésie française, à Taiohae sur l’île de Nuku Hiva.

Est-ce que tu peux raconter ton parcours ?

J’ai arrêté l’école en classe de terminale pour travailler dans la restauration. J’y suis resté deux ans. Les valeurs militaires m’ont toujours attiré et mon expérience professionnelle n’a pas entamé ma motivation. J’avais envie d’intégrer l’armée depuis la classe de seconde. En 2020, j’ai poussé la porte du CIRFA (Centre d'Information et de Recrutement des Forces Armées) de Tahiti.

Pourquoi as-tu choisi de devenir fusilier-commando en Corse ?

Mon père a fait partie de ce milieu, il m’a donné l’envie de m’engager et de suivre ses traces. J’ai toujours été attiré par le sport et le dépassement de soi. Je recherchais cohésion et discipline : la spécialité fusilier commando me paraissait être un choix évident. Quant à la Corse, cela s’est fait très naturellement aussi, car c’est le cadre qui me rapprochait le plus de mon île (climat, mer, environnement…).

Comment s’est passée ta formation ?

J’ai réalisé ma formation militaire élémentaire (FME) sur la BA 126 de Ventiseri-Solenzara, puis je suis allé faire mon stage Maquis au Centre de préparation opérationnelle du combattant de l'armée de l'Air (CPOCAA) à Orange. J’y ai appris beaucoup de choses sur le fonctionnement de l’armée de l’Air et de l’Espace : le tir, le combat, la vie sur le terrain ; j’ai rencontré des gens qui sont aujourd’hui des amis. J’en ai aussi tiré l’envie de découvrir davantage de choses et d’aller plus loin dans ma spécialité.

Tu es actuellement en train de suivre une formation de tireur fusil-mitrailleur ?

Je me suis porté volontaire pour cette formation, car j’aime beaucoup le tir et la manipulation de l’armement. Je veux aussi avoir un maximum de qualifications qui me permettront d’évoluer dans ma carrière. C’est très motivant de pouvoir suivre ce genre de formation et ce, même pour un « nouvel » Aviateur. C’est une semaine très intense, avec beaucoup de temps passé sur le champ de tir et des exercices éprouvants ; le parcours synthèse, avec des tirs de 1 300 à 25 mètres à réaliser en binôme, a été un moment fort du stage. Nous avons également pu travailler avec nos camarades légionnaires du 2e régiment étranger de parachutiste (REP), avec qui nous avons effectué des tirs depuis des véhicules blindés. C’était très gratifiant d’échanger avec des militaires aussi aguerris et de constater à quel point nous avons progressé depuis le début de la formation.

Quels sont tes projets pour la suite ?

Dans un premier temps, obtenir mon certificat d’aptitude à l’emploi de technicien (CAET). Ensuite, j’aimerais suivre un maximum de stages le plus rapidement possible, afin d’être le plus qualifié et le plus polyvalent possible, en vue d’intégrer les commandos parachutistes de l’air n°20 ou 30.

Merci pour ces réponses, d’autant plus qu’il te reste encore beaucoup à faire !

Oui [rires], nous sommes en train d’effectuer le nettoyage armement, et vu le nombre de tirs effectués, ce n’est pas qu’une partie de plaisir !

Portrait de l'Aviateur Kévin participant à la formation de tir sur la BA 126