« Garuda 22 » : Les aéronefs français ont quitté Jodhpur

70 heures de vol pour 60 sorties, c’est le bilan chiffré de la septième édition de l’exercice « Garuda 22 » organisé par l’Indian Air Force (IAF) sur la base aérienne de Jodhpur, au Rajasthan pour les aéronefs français. Derrière ces chiffres, les premiers vols de familiarisation avec l’espace aérien ont petit à petit laissé place à des missions de grande envergure, rassemblant plus d’une trentaine d’aéronefs à chaque mission. Les liens entre l’IAF et l’armée de l’Air et de l’Espace se sont encore un peu plus développés, laissant percevoir sur les visages des participants indiens et français de larges sourires complices. Les pilotes de chasse ont développé leurs connaissances mutuelles avec leurs homologues dans le but de pouvoir opérer ensemble dans des environnements contestés.

Arrivée du A330 MRTT et ravitaillement en vol

Par la suite, l’arrivée de l’A330 MRTT Phénix a donné encore plus d’ampleur à l’exercice. Les aéronefs indiens tels que les Rafale, Tejas et Jaguar, ont pu évoluer à ses côtés et s’entraîner aux procédures de ravitaillement en vol (le Jaguar a effectué des approches mais pas de contact ne disposant pas encore de l’autorisation). Lors de ces vols, du personnel de l’IAF a embarqué pour découvrir le MRTT et ses capacités. Pour les Rafale français, l’occasion était belle de pouvoir s’approcher du IL78 de leur côté. Les échanges furent fructueux dans les airs comme au sol, les pilotes français ont pu découvrir l’escadron n°31 de l’IAF, surnommé « les lions », et équipé de SU-30. Les Rafale français ont également été présentés aux mécaniciens de l’IAF. De riches échanges qui ont permis le succès de « Garuda 22 ».

Interopérabilité des Aviateurs sur les aéronefs français et indiens

« Nous tirons un bilan positif de notre venue. Nous avons pu nous exercer dans un environnement avec beaucoup d’aéronefs différents permettant d’organiser des missions basiques puis de plus en plus complexes, explique le commandant Mathieu, pilote de la 30e escadre de chasse. Ainsi, nous avons abordé de multiples aspects tactiques et nous avons pu nous entraîner au ravitaillement sur IL78, c’est une chance d’avoir pu faire ça. » Pour lui, cette mission a permis de « découvrir une nouvelle façon de travailler qui est différente de nos standards OTAN, mais nous avons pu voir que nous pouvons évoluer ensemble malgré cela ». L’interopérabilité entre les Aviateurs français et indiens s’est renforcée de jour en jour. Un travail facilité « par l’accueil des Indiens qui nous ont reçus de façon excellente ». Puis il ajoute : « Nous avons même pu visiter leur escadron et les SU-30, ainsi que tester leur simulateur de vol. Nous avons été bluffés des deux côtés par nos capacités respectives dans la manœuvrabilité des appareils. C’est donc très enrichissant pour eux comme pour nous ».