Un stagiaire JTAC en observation lors de l'exercice organisé dans le cadre de la formation

Immersion au sein d’un stage JTAC du CFAA de la BA 133

27/03/2023

Début mars 2023, la base aérienne 133 de Nancy-Ochey a accueilli des stagiaires JTAC français et allemands pour réaliser leur formation, délivrée par le Centre de formation à l’appui aérien (CFAA).

Le Joint Terminal Attack Controller (JTAC, contrôleur aérien avancé) occupe un rôle essentiel dans les opérations actuelles dans la mesure où il constitue le lien privilégié entre les troupes au sol et les capacités aériennes. Véritable spécialiste de l’appui aérien, le JTAC apporte une capacité supplémentaire au profit de la manœuvre au sol, que ce soit en appui de groupements tactiques interarmes (GTIA) ou d’unités spéciales. Sa mission consiste à indiquer aux aéronefs un objectif à détruire tout en veillant à la sécurité des forces alliées et minimiser les dommages collatéraux. La tâche est complexe : il faut savoir coordonner l’action de l’avion en un temps restreint.

 

Retour sur la chronologie de l’exercice.

10 h 30 – Les stagiaires reçoivent les détails de leur mission. Un petit groupe partira dans une heure en guidage sur le terrain. Pour ce faire, leurs cadres ont préparé un exercice qui simule la réalité. Ils ne connaissent à cet instant que les positions amies, autrement appelées « ligne 8 ». Au cours du « basic training course » (BTC, partie initiale du stage JTAC), les stagiaires mettent en place les procédures acquises grâce à des guidages réels ou simulés en réalité virtuelle. Ces exercices interviennent dans un deuxième temps du stage JTAC puisqu’ils ont d’abord effectué la partie théorique de l’appui aérien. Au total, la formation s’articule autour de trois temps.

11 h 30  C’est l’heure. Les stagiaires s’affairent. Dernière vérification du matériel emporté : cartes, jumelles, batteries, radios… Tout y est. Le groupe, composé d’artilleurs de l’armée de Terre, de membres des forces spéciales du commando parachutiste de l’air (CPA) n° 10, d’aviateurs français et allemands, part pour l’exercice. Ce guidage n’est pas le premier qu’ils réalisent mais les apprentis JTAC connaissent les enjeux. La formation ne laisse pas de place à l’erreur : il faut guider l’avion au plus vite à l’objectif en veillant à sa sécurité.

Des stagiaires allemands lors de l'exercice organisé dans le cadre de la formation JTAC
Des stagiaires allemands lors de l'exercice organisé dans le cadre de la formation JTAC

11 h 58 – Le groupe arrive sur le plateau d’Écrouves. Malheureusement, le plafond nuageux est bas. Cela permet tout de même aux stagiaires de voir la vallée de Toul, mais ils savent qu’ils auront du mal à discerner l’avion qui volera au-dessus des nuages.

12 h 07  Après avoir sorti le matériel des véhicules tactiques 4x4 (VT4), l’instructeur explique le scénario au groupe. Les stagiaires devront donc respecter une procédure radio bien particulière pour indiquer un objectif à détruire à un Alphajet de la base aérienne (BA) 120 de Cazaux qui survole la zone.

12 h 42  Le premier stagiaire s’avance à la radio, sous l’œil de l’instructeur qui le forme. Il s’emploie à la description de la cible à « Marcou », le nom de code de l’avion. Après 17 minutes, le stagiaire annonce « mission successful » (mission accomplie) : l’avion a détruit fictivement la « target » (cible).

12 h 44  L’instructeur lui fait un retour et lui explique les pistes d’amélioration. Pour être qualifiés JTAC, les stagiaires doivent réaliser un minimum de douze guidages. Cette exigence vient de l’OTAN, puisque le CFAA est un centre de formation accrédité par l’Alliance. Les stagiaires le savent, et ont conscience de l’opportunité que cela représente. Ils seront interopérables à l’issue de la dernière phase de leur formation. Ce temps, intitulé « advanced training course » (ATC, partie pratique avancée du stage JTAC), a pour vocation de mettre à l’épreuve les savoirs des apprentis dans des scénarios complexes. Ils doivent être capables de guider un avion dans des conditions dégradées, puisqu’ils seront « combat ready » à l’issue, c’est-à-dire projetables en opération extérieure en tant que JTAC.