Photo de groupe de la promotion de l'Ecole de guerre avec le général Stéphane Mille, CEMAAE, devant un A400M Atlas

L’École de guerre : un milieu interallié et interarmées pour les Aviateurs

20/04/2023

Chaque année, l’École de guerre forme 200 officiers supérieurs français et 80 internationaux. L’occasion pour la cinquantaine d’Aviateurs d’échanger avec leurs homologues des nations partenaires.

L’École de guerre a pour mission de former les chefs militaires de demain. Les stagiaires sélectionnés, officiers supérieurs issus des trois armées, gendarmes ou encore adjoints de sécurité, étudient pendant un an l’ensemble des sujets dispensés, tels que la stratégie, l’approche globale des conflits, la planification militaire interarmées ou encore l’art oratoire.

 

Une expérience humaine et des échanges tactiques informels

Les groupes de travail interarmées sont constitués d’officiers stagiaires français et internationaux. « Le fait d’évoluer en milieu interarmées et interallié, avec nos partenaires, est très enrichissant humainement. Au-delà des groupes de travail, les moments de convivialité extraprofessionnels sont l’occasion d’échanges et de réflexions informelles sur la tactique ou sur nos savoir-faire techniques respectifs. Des liens d’amitié importants peuvent perdurer après la formation », témoigne le lieutenant-colonel Yann, stagiaire de la 30e promotion (2022-2023).

La formation permet d’échanger avec les Aviateurs des nations partenaires. « Je suis issu du domaine appui logistique sur les escales aériennes militaires, donc lorsque je rencontre mes homologues, nos discussions portent sur ce champ, poursuit le lieutenant-colonel Yann. Les différences d’approche sont plutôt dues à des différences de moyens qu’à des différences de doctrine. Au cours d’une discussion avec un partenaire africain ou américain, nous parlons le même langage mais ne concevons pas les choses de la même manière, car les types d’opérations menées varient. C’est très intéressant. »

Les stagiaires de l'Ecole de guerre, dont des officiers internationaux, visitent la BA 125 d’Istres en présence de la colonel Anne-Laure Michel, commandant la base
Les stagiaires de l'Ecole de guerre, dont des officiers internationaux, visitent la BA 125 d’Istres en présence du colonel Anne-Laure Michel, commandant la base

Mieux connaître la France et la société civile

Chaque année, des places sont ouvertes à l’École de guerre aux armées des nations partenaires, qui sélectionnent leurs stagiaires, parfois pour les former en vue d’un poste en ambassade à Paris ou ailleurs. Une mise à niveau en langue française ainsi que des cours sur l’histoire de France et sa culture sont dispensés pendant les six mois précédant le début de la scolarité commune.

La présence d’officiers stagiaires internationaux est donc l’occasion, d’une part, pour les Aviateurs français de l’École de guerre de s’enrichir sur les techniques et les points de vue des nations partenaires, et, d’autre part, pour les officiers stagiaires partenaires, d’étoffer leurs connaissances relatives à la France. C’est d’autant plus vrai que l’importance donnée à l’approche globale des conflits ouvre la formation vers la société civile : des visites sont organisées dans les institutions pour permettre aux militaires de mieux comprendre l’action de l’État, au même titre que le fonctionnement du secteur privé, ou encore des organisations gouvernementales… Le lieutenant-colonel Yann précise : « Notre niveau opératif prend en compte les opérations d’influence et la coordination avec d’autres acteurs. En tant que militaire, je dois intégrer tout l’environnement, le contexte ainsi que les auditoires civils, militaires et politiques. Je dois avoir une partie action civile coordonnée avec les organisations non gouvernementales (ONG), le champ de réflexion n’étant pas exclusivement militaire. » La formation est l’occasion d’appréhender à la fois le lien avec la société civile, avec les autres armées et avec les partenaires étrangers pour mettre en exécution une méthode de planification de niveau opératif (entre les niveaux stratégique et tactique). « L’objectif est alors d’adopter une réflexion, et donc une stratégie, interarmées et interalliée dès le début. »

Photo de groupe des aviateurs français et étrangers de la promotion de l'école de guerre avec en son centre le CEMAAE devant un A400M Atlas
Les Aviateurs français et étrangers de la promotion de l'Ecole de guerre se tiennent aux côtés du CEMAAE devant un A400M Atlas

Cette année, les 88 officiers supérieurs internationaux formés à Paris sont issus de 66 nationalités. Depuis 1993, ce sont plus de 2 500 officiers étrangers, représentant 126 nationalités, qui ont suivi une scolarité à l’École de guerre.