11/10/2022
Les escadrons de défense sol-air des bases aériennes 702 d’Avord et 113 de Saint-Dizier ont achevé la semaine dernière une campagne de tirs sur le centre d’essais des Landes.
Entre septembre et octobre 2022, les escadrons de défense sol-air (EDSA), dépendant de la Brigade aérienne du contrôle de l’espace (BACE), ont effectué, sur le centre de la Direction générale de l’armement (DGA) dédié aux essais de missile, un exercice inédit d’interception d’une cible dans un contexte multisenseurs interconnectés. Cette campagne de tirs est l’aboutissement d’une préparation de six mois.
L’EDSA 02.950 « Sancerre » de la base aérienne (BA) 702 d’Avord a été renforcé par l’EDSA 05.950 « Barrois » de la BA 113 de Saint-Dizier. Chaque unité a tiré un missile Aster-30 et un missile VT1, correspondant respectivement aux systèmes sol-air moyenne portée (SAMP) de dernière génération Mamba et aux systèmes de courte portée Crotale nouvelle génération (NG). Ces campagnes de tirs permettent d’entraîner les Aviateurs de la défense sol-air aux tirs en conditions réelles.
La préparation opérationnelle s’est déroulée dans un environnement réaliste sous fortes contraintes, inspiré du théâtre d’opération roumain, sur lequel les forces françaises sont déployées depuis le début du conflit en Ukraine le 16 mai 2022. L’entraînement des EDSA a eu deux objectifs : répondre à une attaque de missiles de croisière et intervenir en cas d’offensive d’aéronefs de combat. L’exercice visait également à entraîner les personnels dans une logique d’attaque multiaxe et d’attaque saturante.
La campagne de tirs s’est déroulée en quatre phases : convoyage et montage, montée en puissance, tirs et repli. Elle a nécessité le soutien technique du Centre de formation et d’expertise (CFEDSA) 14.950 de la BA 702 d’Avord et les unités de support du Centre national des opérations aériennes (CNOA) et du Centre de détection et de contrôle militaire (CDC). La phase de montée en puissance a confirmé la capacité des EDSA à mener le déploiement et l’intégration des systèmes à la chaîne de défense aérienne dans un temps restreint.
Défendre une zone d’offensives venues du ciel
Les SAMP Mamba disposent de capacités à répondre, en défense simultanée sur 360° degrés, aux menaces aériennes conventionnelles et balistiques. Ils ont une puissance de feu forte de huit missiles supersoniques Aster 30 Blocks 1 par lanceur et peuvent détruire des cibles au-delà de 100 kilomètres. Ils jouent un rôle majeur dans les dispositifs particuliers de sûreté aérienne (DPSA), c’est-à-dire qu’ils peuvent assurer une bulle de protection d’une force terrestre en mouvement et de forces déployées sur un théâtre d’opération. Ils peuvent ainsi protéger des sites à haute valeur. Leur développement continu accroîtra leur capacité à traiter les menaces de nouvelle génération d’ici 2030.
Les systèmes de défense sol-air à courte portée Crotale NG permettent de lutter contre des aéronefs évoluant en basse et très basse altitude. Ils sont équipés de radars de détection, d’identification et de surveillance sectorielle, et ont une capacité de huit missiles à poste. Les exercices ont permis de valider les nouvelles voies visible (TV) et infrarouge (IR) des caméras, installées sur les Crotale NG pour la détection et la poursuite.
Montée en puissance des escadrons de défense sol-air
La préparation opérationnelle des EDSA vise à consolider les compétences des équipes face à des menaces impliquant notamment la lutte antidrones (LAD), dans une logique de préparation à un conflit de haute intensité.
La batterie de SAMP Mamba est actuellement déployée par l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) dans le cadre de l’opération Aigle, en Roumanie, sur la base de Capu Midia. Les composantes aériennes et terrestres de cette opération multinationale sont sous commandement français. Elles visent à renforcer la posture dissuasive et défensive de l’OTAN face à la Russie suite à l’agression militaire de l’Ukraine.
Parmi les prochaines opérations de LAD, les EDSA apporteront leur concours lors d’événements ponctuels, à l’image des Jeux olympiques de Paris 2024 dont la sécurité aérienne sera assurée par l’AAE.
