Un SAMP Mamba déployé dans le cadre de la quatrième phase de l'exercice "Orion 23"

« ORION 23 » : La défense sol-air, l’ange gardien des opérations

03/05/2023

Plus de 80 opérateurs de défense sol-air sont déployés dans le nord-est de la France pour la quatrième phase de l’exercice « Orion 23 », lancée il y a deux semaines.

Les opérateurs de défense sol-air ont pour objectif de s’inscrire dans les tactiques des composantes 2D et 3D pour assurer le succès des opérations.

Les systèmes de défense sol-air concourent aux missions permanentes de protection de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), tant sur le territoire national qu’en opérations extérieures. Leurs systèmes ont un double rôle : la défense antiaérienne au profit de la force opérationnelle terrestre et la contribution à la défense contre les missiles balistiques de théâtre. En d’autres termes, protéger les forces au sol et participer à l’acquisition et au maintien de la supériorité aérienne.

« Sur le terrain pour la quatrième phase d’“Orion 23”, nous travaillons avec deux systèmes d’armes moyenne portée (SAMP) Mamba, un réel et un simulé, explique le capitaine David de l’escadron de défense sol-air “Barrois” de la base aérienne 113 de Saint-Dizier. Imbriqués dans une chaîne de commandement reliant les lignes arrières aux combats terrestres et manœuvres aériennes, les systèmes de défense aérienne sont à la croisée des chemins de toutes les composantes. »

Des opérateurs de défense sol-air à l'œuvre lors de la quatrième phase d'"Orion 23"
Des opérateurs de défense sol-air à l'œuvre lors de la quatrième phase d'"Orion 23"

Cette mission de défense aérienne intégrée est le propre de la défense sol-air de l’AAE. Capables de se coordonner aussi bien avec les éléments au sol que dans les airs, mais aussi d’engager sur 360° tous types de menaces aériennes (aéronefs ou missiles), les systèmes Mamba sont responsables de la protection de zones tactiques et points névralgiques. Plusieurs spécialistes de l’Escadre aérienne de commandement et de conduite projetable (EAC2P) de la base aérienne d’Évreux sont aussi déployés sur le terrain. Indispensables à la mise en place des communications entre les différentes entités, ces experts des systèmes d’information de communication assurent les liaisons entre le terrain et son commandement, au plus près des combats.

Dans les zones d’affrontement, les « yeux » du Mamba sont indispensables. Cette vision, c’est le module d’engagement (ME – subordonné au SAMOC) qui sera capable de la transmettre jusqu’au module de lancement des missiles. De son nom complet, le centre d’opérations des missiles sol-air (Surface-to-Air Missile Operations Center), SAMOC, est composé d’un poste de commandement de défense sol-air (PC-DSA) et d’un centre de management de la défense dans la troisième dimension (CMD3D). Le PC-DSA est l’échelon commandement : c’est lui qui coordonne les informations remontant de ses opérateurs et techniciens avec les directives des manœuvres terrestres et aériennes. Le CMD3D, quant à lui, assure la conduite et le contrôle des opérations en temps réel.

Un système Giraffe est déployé par l’escadron de détection et de contrôle mobile (EDCM) de la base aérienne 105 d’Évreux en complémentarité de la section de défense sol-air. Ces radars mobiles permettent une allonge conséquente de détection et d’identification de pistes aux systèmes Mamba. Dans la chaîne de défense aérienne intégrée, tous ces éléments permettent d’avoir une vue d’ensemble claire de la situation tactique, information précieuse pour l’offensive amie.

« Tous les points clés tactiques sont partagés entre les avions de chasse, les troupes au sol, les contrôleurs de défense aérienne, etc., dans la coalition blue (amie), détaille le capitaine David. Pour une mission Joint Engagement Zone (JEZ) par exemple, les radars Giraffe et la liaison 16 de données tactiques (L16) nous permettent de distinguer les éléments amis et ennemis avant le début des affrontements, et de répartir et coordonner les feux pour imposer une grande force de frappe. C’est un dialogue permanent avant, pendant et après la mission, pour permettre de nous adapter au comportement de l’adversaire et repousser, voire neutraliser, l’ensemble de la menace. »

Initié dès 2021, « ORION 2023 » est un exercice majeur des armées françaises dont la 4e phase a débuté le 19 avril. Répondant à de nombreux objectifs de préparation opérationnelle selon un scénario allant jusqu’à la haute intensité, « ORION 2023 » permet un entraînement en interarmées et en multinational encore jamais réalisé à ce jour. Réaliste et exigeant, l’exercice prend en compte les différents milieux et champs de conflictualité (cyber, espace, influence, lutte informationnelle).

Les opérateurs de défense sol-air lors de la quatrième phase de l'exercice "Orion 23"

Les opérateurs de défense sol-air lors d'O4

Un système de défense sol-air déployé dans le cadre d'"Orion 23"

Un système de défense sol-air déployé pour "Orion 23"