ORION 23 : Les contrôleurs de défense aérienne, artisans des combats aériens

Lancée depuis la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, la campagne aérienne d’« Orion 23 » a besoin de ses contrôleurs de défense aérienne. Implanté sur la base landaise, le centre de détection et de contrôle (CDC) répondant au nom de « Marina » et ses spécialistes du contrôle des combats aériens sont à l’affût des moindres informations pouvant aider leurs pilotes sur les écrans de contrôle.

Dans la grande salle, les travées s’animent petit à petit, la mission va commencer. L’adjudant Suzy et le lieutenant Yann sont assis en retrait, ils gardent un œil sur la situation tactique. En tant que flight allocator, ils s’assurent de la sécurité de l’ensemble des players (protagonistes) en surveillant, régulant et sécurisant l’espace aérien des zones de combat. Devant eux se tiennent deux cabines distinctes de check-in. Leur objectif : passer le flambeau des aéronefs entre les contrôleurs aériens des tours et les contrôleurs de défense aérienne.

Dans les deux dernières cabines centrales sont postés le lieutenant Stéphanie et le major Pascal, chacun accompagné d’un assistant contrôleur. Ce sont eux, les contrôleurs de défense aérienne (GCI, ground controller of interception) ; ils ont la responsabilité des cabines blue (force amie) et red (force ennemie). « Les avions blue ont pour mission de détruire un poste de commandement de la force red », explique le lieutenant Stéphanie, qui va mettre son expertise au profit de la force amie. Pour cette mission, une zone de combat spéciale a été autorisée au-dessus de l’océan Atlantique.

L’objectif des GCI consiste à diffuser la situation tactique à leurs aéronefs respectifs. Le major devra travailler avec quatre Mirage 2000-5 grecs, deux Rafale indiens et deux Alphajet de la 8e escadre de chasse. Quant à elle, le lieutenant aura sous sa coupe quatre Rafale de la 4e escadre de chasse, quatre Rafale de la 30e escadre de chasse, deux Rafale indiens et un E-3F français.

Reprenons la carte de la zone de combat. « Les blue vont pousser par le sud, explique le lieutenant Stéphanie. L’offensive va se dérouler en plusieurs étapes, notamment avec une première phase de sweep (« nettoyage » des aéronefs ennemis) et une phase décisive de raid SCALP. Pour eux, le maitre-mot aujourd’hui, c’est avant tout de ramener tout le monde sain et sauf ». Quand les blue apparaissent au bas des cartes, les red sont déjà en place pour défendre le territoire qu’ils contestent. Le lieutenant est alors capable de leur donner la situation exacte de la zone : la position de chacun des ennemis, leur trajectoire, leur coefficient de dangerosité... C’est ce que tous les artisans des opérations aériennes appellent la picture, qui signifie la diffusion de la menace ennemie.

De son côté, le major renseigne aussi ses aéronefs. « Hostile. Hostile. Clear to engage », annonce-t-il dans le micro de son casque. Dès lors, le combat s’engage. Le major vient aussi de catégoriser un aéronef blue qui menace un red, auquel il donne l’autorisation d’engager le feu. Au cœur des combats, les contrôleurs de défense aérienne permettent aux pilotes une vision plus claire de leur environnement tactique, assurant une analyse globale des combats et la sécurité de ces derniers.

Jusqu’à la fin de la mission, les contrôleurs resteront concentrés sur les évolutions tactiques en suivant chacun des plots apparaissant sur leurs écrans, toujours en lien avec les pilotes dans leurs cockpits. Comme à l’aller, les aéronefs seront transférés d’un organisme de contrôle à un autre, pour rallier l’approche de la base aérienne de Mont-de-Marsan et revenir se poser, avant de se retrouver en debriefing pour revenir sur les procédures mises en place et appliquées depuis les cockpits et les cabines de contrôle.