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Barkhane : Portraits de deux mécaniciens drones

15/12/2021

Le sergent Ravi et le caporal Théo sont tous les deux engagés dans l’opération Barkhane, où ils travaillent sur le drone Reaper. Découvrez leurs parcours et leurs activités.

Le sergent Ravi est armurier sur le drone Reaper. Il est arrivé le 3 décembre sur la base aérienne projetée (BAP) de Niamey dans le cadre de l’opération Barkhane pour la nouvelle relève.

Le 17 août 2021, un drone Reaper Block 5 de la Force Barkhane tirait pour la première fois en bande sahélo-saharienne une bombe guidée laser. Derrière cette possibilité de frappe opérationnelle se trouve en partie le sergent Ravi.

Présent à chaque départ en vol de l’aéronef, son rôle consiste à retirer les sécurités sur la bombe. Celle-ci est ainsi opérationnelle. Cette sécurité est remise à chaque fin de vol. Ses fonctions ne s’arrêtent pas là. Si le potentiel d’une bombe est dépassé, il effectue un changement (toutes les deux cents heures de vol). Il en va de même lorsqu’un tir est réalisé. Le sergent Ravi s’occupe également de la maintenance de l’interface entre la bombe et l’avion.

Une nouvelle opération extérieure pour le sergent Ravi

Du haut de ses 24 ans, ce jeune armurier est détaché pour la 4e fois en opération extérieure (OPEX). Originaire d’Inde, il arrive en France à l’âge de 13 ans. « C’est un choix que nous avons fait avec mes parents pour que j’ai une meilleure vie », explique-t-il. Il poursuit ses études en région parisienne et décroche un baccalauréat professionnel en électrotechnique. À l’issue, il travaille d’abord en tant qu’électricien pendant deux ans.

« Depuis tout petit, j’aime tout ce qui est militaire, la rigueur et le dépassement de soi. Tout cela m’a motivé pour m’engager », dévoile le sergent Ravi. Il décide alors de pousser les portes d’un centre d’information et de recrutement des armées (CIRFA). Après s’être renseigné sur les différents métiers de l’armée, des spécialités aéronautiques lui sont conseillées. Il choisit l’armurerie.

De Rochefort à Niamey

Son engagement au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) débute en 2018. Sur la base aérienne (BA) 721 de Rochefort,  il découvre le monde militaire à travers les classes pendant quatre mois. Une fois cette étape terminée, il passe neuf mois à se spécialiser et commence à étudier les armes de tous les avions. À l’issue de l’amphithéâtre, il arrive à la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque (ESRA) sur la BA 709 de Cognac en août 2019.

À cette époque, les drones Reaper de la 33e ESRA ne sont pas encore armés. Le sergent Ravi est alors envoyé sur la BAP de Niamey afin d’être formé avec les Américains. Ces derniers sont déjà équipés. Progressivement, l’AAE se dote des bombes. Sur la BA 709, les drones ne volent pas armés. Afin d’être opérationnel en mission, des entraînements de pose et dépose de bombes sont réalisés en métropole.

Toujours volontaire pour partir en OPEX, le sergent Ravi se montre enthousiaste quant à l’idée de passer ses deux prochains mois à Niamey : « Ici, nous participons vraiment à la mission en préparant les avions. Cela nous motive et nous rappelle pourquoi nous faisons ce métier. »

 

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Le sergent Ravi
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Le caporal Théo

 

Le caporal Théo est mécanicien vecteur sur drone Reaper. Il est pour la première fois déployé en OPEX sur la BAP de Niamey.

Le 3 décembre 2021, le caporal Théo débarque pour la première fois de sa vie en Afrique, au Niger. « Voilà, je suis dans le grand bain », lâche-t-il satisfait. Le lendemain, il est mis à l’œuvre pour son premier départ avion en opération extérieure.

Il est 15 heures, les températures dépassent les 35 degrés. Le hangar du drone Reaper Block 5 est découvert. Le caporal Théo s’occupe tout d’abord du tractage de l’aéronef. Encore assisté, il va devoir gérer différentes étapes avant le décollage de l’avion. En communication radio avec le pilote, installé dans un cockpit à quelques centaines de mètres, il suit une liste de procédures très précises : mise en route du courant, de la climatisation, des batteries… Il observe ensuite les commandes de vol et indique au pilote les positions dans lesquelles elles se trouvent. Puis il contrôle les ports statiques, l’angle d’attaque et termine par les sécurités. Dès lors, le moteur peut être démarré.

« Je suis à la fois content et stressé, car je dois rester concentré pour mener à bien ma mission », avoue-t-il après ce baptême du feu. Engagé en 2018 au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace, le caporal Théo est incorporé directement sur la base aérienne (BA) 709 de Cognac à la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque (ESRA). En tant que militaire technicien de l’air, il doit d’abord rester en unité avant d’être envoyé sur la base aérienne 722 de Saintes pour deux mois de préparation militaire.

Un an plus tard, il arrive sur la BA 721 de Rochefort et intègre sa spécialité de mécanicien vecteur. Détenteur d’un baccalauréat professionnel aéronautique, sa formation lui permet de rafraîchir certaines notions préalablement apprises. Fin 2019, il est de retour à Cognac. Avec l’arrivée du Reaper Block 5, il peut commencer son instruction sur l’aéronef. « À force d’être formés sur diverses tâches, nous sommes susceptibles d’être lâchés et envoyés en mission », évoque-t-il. Objectif accompli, le caporal Théo sera de retour en métropole en février 2022, après deux mois passés sur la BAP de Niamey.