Rallye Toulouse – Saint-Louis : retour des deux élèves officiers

Après deux semaines de voyage, 10 000 kilomètres parcourus à bord d’un Beech 23 Musketer, cinq pays traversés et d’innombrables rencontres, les sous-lieutenants Maxime et Mattis sont de retour de la 38e édition du Rallye aérien Toulouse – Saint-Louis du Sénégal, qui s’est déroulée du 17 au 30 septembre 2022. Ils racontent leur expérience d’ambassadeurs de l’armée de l’Air et de l’Espace, d’Air Aventure et de la Fondation Antoine de Saint Exupéry pour la Jeunesse.

Un défi aéronautique

« Ce rallye était pour nous inédit à bien des égards : premiers décollages et atterrissages sur ce nouvel avion, premiers passages de frontières, premières traversées maritimes, premiers vols sans visibilité, premiers survols du désert, et premiers vols à (très) basse hauteur. Ces pratiques sont courantes pour les pilotes militaires brevetés, nous ne pensions pas les vivre si tôt ! Heureusement que notre instructeur Sami nous accompagnait : il nous a guidés pour l’utilisation d’instruments nouveaux, dans des conditions météorologiques complexes comme les vents de sable, ou encore pour les approches sur des terrains particuliers », racontent ces deux sous-lieutenants.

Une aventure humaine

« Un terrain particulièrement complexe est celui de Tarfaya - Cap Juby : même sur les cartes, la piste d’atterrissage n’apparaît pas. Il s’agit d’une “aéroplace”, vestige de ce qu’utilisaient les pionniers de l’Aéropostale, en sable et terre battue. Nous sommes les seuls à nous y poser de l’année. »

Mais la complexité de l’atterrissage est vite récompensée par un accueil chaleureux : « À Tarfaya, notre participation a pris tout son sens : c’est ici que nous avons remis le matériel humanitaire aux enfants de l’école locale. Demandé par les enseignants, il permettra de répondre aux besoin des élèves pendant au moins un an. Aussi, nous avons apporté du matériel sportif de base et nous l’avons inauguré à l’occasion d’un match de football très animé avec les plus jeunes ! En fin de journée, nous avons pu jouer contre l’équipe de football de Tarfaya, sur un terrain improvisé sur la piste d’atterrissage, au coucher de soleil : un moment de partage mémorable. »

Une expérience culturelle, un devoir de mémoire

Le rallye Toulouse – Saint-Louis ne se résume pas à une succession de navigations : c’est aussi l’expression d’une mémoire respectueuse envers anciens Aviateurs de l’Aéropostale. Nos jeunes officiers ajoutent : « Non seulement nous avons volé dans leurs traces, survolé les mêmes paysages, mais nous dormons aussi dans les mêmes lieux comme à l’hôtel de la Poste de Saint-Louis. Nous avons le même âge que certains de ceux qui sont tombés dans l’exercice de leur mission, cela force l’humilité. Le respect envers les “anciens” se double aussi d’une modeste fraternité quand nous déambulons dans les rues de Casablanca : eux aussi passaient du bon temps dans leurs escales et on aime imaginer ce qu’ils ont vécu dans ces lieux. »

Ambassadeurs : une mission qui ne fait que commencer

« Certes, nous avons remis le matériel scolaire et sportif emporté. Aussi, nous avons créé une correspondance entre une école française et l’école de Tarfaya. Mais notre rôle ne s’arrête pas là : nous mettons à la vente un patch sur le site du bureau des étudiants (BDE) de l’École de l’air et de l’espace et nous reverserons les bénéfices à la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse. Nous avons aussi le projet de créer une zone mémorielle sur la base aérienne 701. Elle sera dédiée aux anciens militaires ayant pris part à l’aventure de la ligne : certains sont illustres, d’autres moins connus, mais aucun ne doit tomber dans l’oubli. Enfin, nous souhaitons regarder vers le futur en travaillant à faire du rallye une expérience davantage durable et responsable. Nous sommes fiers d’être les ambassadeurs de la Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse et voulons nous en montrer dignes ! »