Rencontre avec le général Marc Amberg

24/05/2023

Président des anciens pilotes de la Patrouille de France, il était leader de la PAF de 1976 à 1978. Rencontre.
Le général Amberg multiplie les initiatives au profit de la PAF
Le général Amberg multiplie les initiatives au profit de la PAF.

Base aérienne 701 de Salon-de-Provence. Samedi 20 mai 2023. Les équipes de démonstration françaises et partenaires enchaînent les figurent au-dessus de l’École de l’air et de l’espace (EAE), à l’occasion des 70 ans de la Patrouille acrobatique de France (PAF). Au sol, entre les différents stands, le public assiste au spectacle sur le terrain d’herbe jouxtant la piste. Parmi la foule, lunettes de soleil sur le nez, le général Marc Amberg observe attentivement le ciel. Plus qu’un simple visiteur, le pilote désormais retraité fut leader de la PAF à la fin des années 1970.

Un parcours de pilote de chasse

L’armée de l’Air, le général Amberg la côtoie dès 1966. Date à laquelle il intègre l’École de l’air en qualité d’élève-officier. Après un cursus de deux ans, il poursuit son parcours à Salon-de-Provence avec une troisième année pleinement consacrée à la formation au pilotage. Jeune officier, il fait alors ses armes sur Fouga CM-170 Magister. « À l’issue de ces trois ans, j’ai pris la direction de l’École de l’aviation de chasse (EAC), stationnée sur la base aérienne (BA) 705 de Tours. Je vole alors sur T33 et Dassault Mystère IV, des avions qui sont aujourd’hui au musée. Je me suis ensuite dirigé vers la BA de Cazaux, sur laquelle j’ai pu prendre part à des séances de tir », raconte l’officier général.

« C’est la Patrouille de France qui m’a le plus pris aux tripes »

Après son instruction, Marc Amberg est premièrement affecté sur la BA 103 de Cambrai-Épinoy (fermée en 2013). Il est alors pilote au sein de la 12e escadre de chasse. À la fin de son affectation et alors qu’il devait suivre une transformation sur Mirage F1, l’inspection de l’armée de l’Air lui fait la proposition d’une vie : intégrer la prestigieuse Patrouille de France. En septembre 1976, il rejoint les rangs de la Grande Dame. Durant un an, Marc Amberg occupe le poste de leader solo, avant de prendre le commandement de la formation acrobatique l’année suivante. « En tant qu’Aviateur, j’ai pu intégrer plusieurs unités. Pourtant, c’est la Patrouille de France qui m’a le plus pris aux tripes. Il y a, aujourd’hui, une sacralisation de la Patrouille de France. Chaque événement majeur en France est désormais marqué par un survol de la PAF : 14 Juillet, Jeux olympiques, Tour de France, entre autres [...] Cette sacralisation passe notamment par le ruban bleu, blanc, rouge. Ensuite, la Patrouille représente le savoir-faire et la précision. Cette précision, nous la retrouvons au combat, dans les armées de l’Air, de Terre et dans la Marine nationale », confie l’Aviateur.

Fort de son expérience d’Ambassadeur de l’armée de l’Air, le général Amberg retrouve la vie opérationnelle en 1978. Après un passage sur Mirage III à Nancy, il rejoint l’état-major à Paris. Par la suite, il reprend le chemin des pistes en intégrant la BA 116 de Luxeuil-Saint Sauveur en tant que commandant d’escadre, jusqu'en septembre 1985. Il foulera également la BA 124 Strasbourg-Entzheim. « J’ai aussi passé neuf mois consécutifs dans le désert, durant la guerre du Golfe. Nous étions alors en 1990. J'étais alors déployé sur la base aérienne d'Al-Ahsa », explique le pilote. C’est à son retour de déploiement que Marc Amberg accède au Centre des hautes études militaires (CHEM – niveau d’enseignement militaire le plus élevé en France) et l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). À l’issue de son emploi en état-major, il entame une seconde partie de carrière au sein de l’entreprise Dassault Aviation, comme conseiller opérationnel pendant 20 ans. Dès son départ de l’armée de l’Air, à l’âge de 53 ans, le général Amberg est président des anciens pilotes de la Patrouille de France. À ce titre, il est chargé de garder contact avec les membres de la PAF et d’aider, si nécessaire, les familles des pilotes. Il participe également à plusieurs manifestations et, notamment, la journée des anciens de la Patrouille de France.

 

Considérée comme l'une des plus anciennes et des plus prestigieuses formations acrobatiques au monde, la Patrouille de France évolue dans le ciel avec grâce et élégance depuis 70 ans. Sa mission, en tant qu’Ambassadrice des ailes françaises, est d’incarner le savoir-faire de l’armée de l’Air et de l’Espace et, plus largement, du ministère des Armées.

La Patrouille de France, c’est avant tout un lien étroit avec le public et des moments privilégiés lors de ses meetings aux quatre coins de la France. Véritable spectacle à ciel ouvert sous les couleurs de notre drapeau national, les démonstrations ont vocation à montrer l’excellence de l’industrie aéronautique française et l’engagement des Aviateurs dans l’accomplissement de leurs missions sur le territoire français ou sur des théâtres d’opérations extérieures.

Bien plus que des acrobaties vertigineuses, ce sont les valeurs de rigueur, de solidarité, d'abnégation, d'endurance et d'humilité que mettent en avant ses neuf pilotes et trente-neuf mécaniciens, tous issus d’escadrons de combat.