Le moniteur de sport dans la reconstruction des blessés militaires

Un moniteur de sport au profit des blessés de la défense

08/11/2022

Les armées soutiennent les blessés militaires. Portrait d’un préparateur physique de la BA 133 de Nancy-Ochey, convaincu de l’action positive du sport dans le processus d’acceptation des blessures.

Dans l’engagement militaire, défendre la Nation signifie accepter de prendre des risques s’il le faut, d’être blessé en opérations extérieures, en service ou lors d’exercices visant à la préparation opérationnelle.

Le sergent Wyslin est moniteur d’entraînement physique militaire et sportif (EPMS) sur la base aérienne (BA) 133 « commandant Henry Jeandet » de Nancy-Ochey. Il est convaincu que le sport est une aide précieuse pour la reconstruction personnelle des blessés militaires. Son sport de prédilection : la natation. « Malheureusement ce sujet est encore trop tabou au sein des armées, alors que la blessure peut faire partie à n’importe quel moment du quotidien du militaire », explique le sous-officier.

Féru de sport depuis l’enfance, il s’oriente vers une carrière civile de coach sportif et maître-nageur. À 20 ans, il endure sa première blessure liée au sport. Il choisit de persévérer et d’accepter celle-ci. L’acceptation devient ainsi le maître-mot de son engagement auprès des personnes invalides.

Au cours de sa formation, il côtoie des athlètes handicapés. Ces derniers lui font découvrir une nouvelle vision du sport. Il rencontre une personne paraplégique et choisit de l’aider à surmonter sa blessure grâce à l’activité physique.

Désireux de professionnaliser sa passion, il intègre l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) en 2019 en tant que moniteur d’EPMS au sein de la section de préparation du combattant de Nancy-Ochey. Il suit également une formation d’encadrement et d’entraînement des blessés de la défense. Ce cursus s’articule autour de stages théoriques et pratiques.

Pendant un peu moins d’un an, il s’occupe de la préparation physique d’un athlète blessé de la BA 133. « Je l’ai entraîné dans le cadre des Invictus Game qui ont eu lieu à La Haye en avril 2022. » Grâce notamment à ce coaching, l’athlète remporte deux médailles de bronze à l’épreuve de rameur et une médaille d’or pour le Driving Challenge. Tous deux sont très fiers de cette réussite qui n’est certainement pas la dernière de l’équipe.

Il poursuit son engagement et participe au stage « JESP’Air » en tant que moniteur adjoint, du 18 au 23 septembre 2022. Ce dispositif, mis en place par l’AAE, accueille neuf blessés touchés par des traumas psychologiques et physiques. Pour proposer un stage complet, les moniteurs d’EPMS s’entourent de professionnels de la santé et d’un psychologue. « Un blessé physique est forcément atteint psychologiquement, insiste le sergent Wyslin. Le sport contribue à la réinsertion des blessés militaires de différentes manières. Premièrement, l’activité physique atténue la détresse sociale dans laquelle certains invalides peuvent se trouver suite à leur hospitalisation. Puis, grâce à la réathlétisation, les militaires accidentés regagnent en autonomie. C’est également l’occasion pour ces derniers de retrouver une estime d’eux-mêmes et d’accepter la blessure. Enfin, le sport favorise la cohésion, loin du stigmate lié à la blessure. »

« Pédagogie, adaptabilité, patience, écoute et empathie sont les qualités requises pour de telles missions d’accompagnement », souligne l’adjudant-chef Mathieu, référent national pour la réinsertion par le sport des blessés de l’AAE. Le sergent Wyslin encourage d’ailleurs tous ceux qui servent dans des unités de préparation du combattant et sont dotés de ces qualités à prendre en charge les invalides qui ont besoin d’aide. « J’aimerais vraiment dire aux blessés qu’ils ne sont pas seuls », conclut le sergent.

Le moniteur de sport s'entraîne en salle de sport