eAP : déploiement en Estonie

Le groupe de chasse 1/2 « Cigognes » a succédé à la Belgique sur la base aérienne d’Ämari, en Estonie. Le détachement est constitué d’une centaine d’Aviateurs. Les quatre Mirage 2000-5F ont quitté la base aérienne (BA) 113 de Luxeuil le 13 mars. Sa mission : contribuer à la protection de l’espace aérien des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie).

Une mission OTAN

Le déploiement dans les pays Baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) était prévu avant le retour de la haute-intensité à l’est de l’Europe : le dispositif OTAN existe depuis 2014, car ces pays ne disposent pas des capacités suffisantes pour se protéger. La mission de 2022 correspond au huitième mandat de la France. Suite à l’attaque de l’Ukraine par la Russie, il a simplement été lancé deux semaines avant la date initialement prévue. La défense de l’Alliance s’organise en réseau entre les bases d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie. Le commandement est assuré depuis Uedem, en Allemagne, par le Centre d’opérations aériennes combinées (CAOC). La passation de la permanence opérationnelle à Ämari, de la Belgique à la France, a été scellée officiellement le 31 mars 2022.

Décollages d’urgence

Deux types de décollages d’urgence avaient lieu quotidiennement. Les « tango scramble » sont des alertes d’entraînement : quand elles retentissent dans les locaux de la QRA (Quick Reaction Alert), les pilotes doivent décoller immédiatement. Les « alpha scramble » sont des alertes réelles, émises depuis le CAOC à Uedem. Les décollages d’urgence ont pour vocation de réagir à un doute sur le type d’appareil perçu, l’absence de plan de vol connu, le dysfonctionnement d’un transpondeur… 

Le rythme des opérations change d’une semaine à l’autre pour les militaires français. En « semaines hot », les avions sont armés et se tiennent prêts à répondre aux appels du CAOC. En « semaines cold », la posture d’alerte est confiée aux nations alliées engagées en Lituanie. Les six pilotes français maintiennent alors une posture d’alerte moins drastique, ce qui leur permet de s’entraîner avec les alliés présents dans la région.

« Il faut toute une armée pour faire voler un avion »

En plus de 39 mécaniciens, l’équipage d’une centaine de personnes compte logisticiens, informaticiens, commandos parachutistes de l’air (CPA 20), pompiers, spécialistes affectés au soutien, médecin… Les mécaniciens sont issus de l’escadron de soutien technique aéronautique (ESTA) 15/2 « Haute-Saône ». Toutes les spécialités sont présentes : pistard, vecteur, avionique, « pétafs », servitudes, etc.