AsterX 2024 : un scénario complexe et crédible

Dans le cadre de l’exercice AsterX 2024, 23 événements spatiaux simulés ont confronté les joueurs à différents types de menaces. Focus sur quatre d''entre eux :

> Dès le 5 mars, le scénario a intégré, de manière fictive, l’action d’un satellite expérimental adverse aux allures inamicales, en orbite basse.
Le but pour les membres de la Blue Force (force bleue – coalition internationale intégrée dans l’exercice) a alors été de détecter la manœuvre de rapprochement et d’en évaluer les risques. Par l’utilisation de capteurs, les « joueurs » ont pu suivre l’objet et caractériser sa trajectoire orbitale. Il est apparu que la manœuvre contrevenait aux normes de comportement responsable promues par de nombreuses nations, dont celle des « joueurs ». Après avoir tenté, en vain, une action diplomatique visant à persuader l’adversaire de stopper son opération, les participants ont estimé qu’ils étaient contraints de manœuvrer leur satellite pour échapper à une situation potentiellement dangereuse.

Il s’agit ici d’un événement spatial fictif proposé par la White Cell (cellule en charge du scénario) auquel ont dû faire face les participants à cet exercice. Ce scénario, crédible et complexe, contribue à la préparation opérationnelle et à la montée en compétence des unités du Commandement de l’espace en collaboration avec les acteurs du domaine spatial impliqués.

> Il y a quelques jours, des bâtiments de la Marine nationale de Celtica (nation fictive dont font partie les participants de la Blue Force) ont rendu compte d’une situation anormale : un satellite commercial opérant à leur profit a subi un brouillage de ses communications, limitant ainsi les capacités d’échange entre les forces déployées et leur état-major. L’opérateur interarmées des communications a alors alerté les participants au sein de la force pour identifier la source et la localisation du brouillage.

En effet, l’objectif impliqués était de limiter au maximum la durée de la rupture. A l’aide de leurs moyens, la Blue Force a pu localiser la source du brouillage, issue du territoire fictif d’Arnland (état voisin de Celtica) dans une zone contrôlée par Tantale, milice adverse. Les informations fournies par la force spatiale ont permis l’intervention des forces spéciales, donnant lieu à la destruction du brouilleur. Cet événement simulé illustre la dimension interarmées, multimilieux et multichamps d’AsterX 2024.

 

 

 

> Le scénario d’"AsterX" 2024 s'est déroulé dans une logique d’affrontement progressif et sous la pression croissante d’un adversaire simulé. Les joueurs ont poursuivi leurs efforts pour déjouer les plans adverses et préserver leurs moyens. La force rouge a tenté d’agresser un satellite militaire de la force bleue. Les équipes ont alors planifié des manœuvres tactiques afin d’échapper à la menace détectée. Parallèlement, grâce au suivi permanent de la situation et en mobilisant les ressources à leur disposition, la force bleue a pu rassembler les éléments nécessaires pour caractériser l’agression et dénoncer cette attaque illégitime.

À cette étape de l’exercice, les joueurs ont rendu compte de la criticité de la situation à leur commandement qui, à son tour, a sollicité l’autorité politique fictive afin d’obtenir la permission d’utiliser un moyen de défense active pour neutraliser la menace. Une fois la décision politique prise et l’autorisation donnée dans un cadre d’emploi précis, la force a alors engagé un combat spatial virtuel, circonscrit par les termes de l’autorisation qui incluent l’interdiction de créer des débris multiples.


> Les “joueurs” sont arrivés au terme de la quatrième édition de l’exercice spatial militaire français “AsterX”. Après deux semaines intenses, jalonnées de multiples événements spatiaux simulés, le scénario est arrivé à sa conclusion.

Face aux échecs répétés de ses manœuvres de neutralisation d’un satellite de la force alliée, l’adversaire était déterminé à le détruire par tous les moyens et a décidé le déclenchement d’un tir antisatellite, depuis le sol. Forts de leurs capacités de renseignement, les “joueurs” de la Blue Force ont été informés de la volonté adverse. Ces derniers ont orienté leurs capteurs et multiplié les efforts en vue d’anticiper le lancement et de déterminer les cibles potentielles. Les “joueurs” ont observé a posteriori la réalisation du tir par la nation adverse. Leurs systèmes de surveillance de l’espace leur ont permis de constater que ce dernier n’avait touché aucune cible. Ils ont néanmoins analysé les trajectoires pour tenter d’identifier précisément quel était l’objectif initial de l’action menée par l’adversaire.

Les participants devaient fournir, au niveau stratégique, des éléments de caractérisation précis permettant d’attribuer le tir antisatellite, dans le but de dénoncer sur la scène internationale les intentions belliqueuses et irresponsables de l’adversaire dans le cadre de cet exercice.