Colonel Albert Chambonnet parrain de la base aérienne 278

Biographie

Albert Chambonnet est né le 4 Octobre 1903 à Bessèges dans le Gard. A l’âge de 18 ans, il s’engage pour quatre ans dans l’armée. En 1924, il est sous-officier mécanicien dans l’aviation et instructeur à l’école des mécaniciens de Nîmes, avant de partir pour le Levant en mars 1924. Il y prend part aux opérations dans le Djebel druze de juillet à octobre 1925, au sein du 2 Groupe d'Ouvriers aéronautique.

A la fin de son engagement en 1926, il quitte l’armée et travaille comme mécanicien dans un garage. En 1930, Albert Chambonnet contracte un nouvel engagement dans l’armée et réussit le concours des élèves officiers d’active de Versailles, et est nommé sous-lieutenant mécanicien en 1934.

Promu lieutenant en octobre 1935, il est affecté à la base aérienne de Tours et en 1937 à la Direction du matériel aérien militaire. Promu capitaine en mars 1940, Albert Chambonnet est affecté au Grand Quartier général aérien en mai et subit la débâcle du mois de juin en se repliant avec l'État-major d'Amboise à Bordeaux puis à Aulnat. Très rapidement, il cherche à grouper des camarades pour lutter contre les Allemands et entre dans un des premiers mouvements de résistance, le Coq Enchaîné.

Affecté en mars 1942 à la base aérienne de Bron, il entre, par l'intermédiaire du capitaine d'aviation Claudius Billon, dans le mouvement Combat que dirige Henri Frenay. Chambonnet est alors chargé d'organiser la résistance à la base de Bron.

Au mois de juillet 1942, il est désigné comme chef d'Etat-major régional de l'Armée secrète (AS), le capitaine Billon étant nommé chef régional sous le pseudonyme de « Védrines ». À partir de Bron, Chambonnet recrute des partisans, organise des noyaux de résistants, d'abord dans les départements voisins du Rhône, puis il étend son action à ceux de l'Ain, du Jura, de la Haute-Savoie, de l'Isère, de l'Ardèche et de la Drôme. Il entreprend de coordonner l'action des mouvements de résistance Combat, Libération et Franc-Tireur dont les groupes paramilitaires forment l'Armée secrète (AS).

Placé en congé d'armistice fin novembre 1942, le capitaine Chambonnet qui sera nommé commandant en janvier 1943, lieutenant-colonel en novembre 1943 et enfin colonel en avril 1944, se consacre dès lors exclusivement à la résistance.

Au début du mois de février 1943, le capitaine Billon est arrêté par la Gestapo. Il est remplacé par Robert Ducasse, alias "Vergaville", qui conserve Chambonnet comme chef d'État-major, puis le nomme sous-chef régional des départements de l'Ain, du Jura, de la Saône et Loire.

Recherché par la police de Lyon, Chambonnet est obligé de se cacher entre mars et avril 1943. Au mois de mai, il participe à la création des Mouvements unis de Résistance (MUR). Il met en place des services tels que le Noyautage des Administrations publiques (NAP) et la Section des Atterrissages et des Parachutages (SAP).

En octobre 1943, dans l'Ain, « Vergaville » est arrêté par la Gestapo. Chambonnet le remplace et sous le pseudonyme de « Didier », devient le chef régional de l'AS. Il organise ses services et nomme des chefs départementaux. Il crée un État-major de cinq bureaux et se réserve la direction du cinquième, qui est chargé de l'action immédiate. Il réussit également l'intégration des troupes de l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA) au sein de l'AS.

C'est aussi l'époque du Service du Travail obligatoire (STO) auquel de nombreux jeunes, les réfractaires, cherchent à échapper en venant gonfler les effectifs des maquis. Chambonnet s'emploie alors à organiser et développer les relations entre les maquis régionaux et l'Armée secrète qui, à la fin du mois d'octobre 1943, sont fondus au sein d'un commandement unique.

Chambonnet alias « Didier » entre ensuite en liaison avec le Front national et les Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Le 26 novembre 1943, un accord est signé en vue de mener des actions communes. En janvier 1944, il est nommé chef régional des Forces françaises de l'Intérieur (FFI) pour la Région R1.

Pendant les cinq premiers mois de 1944, Didier poursuit ses activités, et organise des Troupes spéciales insurrectionnelles (TSI) dans les usines auxquelles il fournit les moyens matériels de lutter.

Mais l'étau se resserre autour de « Didier » dont la tête est mise à prix par la police allemande pour la somme d'un million de francs. Le 8 juin 1944 il échappe de peu à l'arrestation.

Le surlendemain, Place des Terreaux à Lyon, arrêté par un agent français, il est remis immédiatement aux mains de la gestapo et remis à la Gestapo. Interné à la prison de Montluc, il est torturé, ne parle pas et est condamné à mort. La Résistance tente de le sauver en envoyant un ultimatum au chef de la Gestapo. Il semble alors que son exécution doive être retardée, quand le 27 juillet 1944, un attentat a lieu place Bellecour contre le café du Moulin à vent, fréquenté par les Allemands.

Le jour même, il est choisi, avec Gilbert Dru, Francis Chirat, Léon Pfeiffer et René Bernard pour être exécuté sur les lieux de l'attentat. Chambonnet descend le dernier du camion et il meurt en criant ces mots : "Vive de Gaulle, vive la France". Albert Chambonnet a été inhumé au cimetière militaire du Val d'Enfer à Cerdon dans l'Ain.

Chevalier de la Légion d’honneur, compagnon de la libération mort pour la France, titulaire de la croix de guerre 39/45 avec palme, il repose auprès de ses camarades au cimetière des maquisards du Val d’enfer à Cerdon, nécropole inaugurée par le Général de Gaulle, le 24 Juin 1956.

La promotion 1955 de l’école militaire de l’air porte son nom. Le 26 septembre 1982, la base aérienne 278 d’Ambérieu-en-Bugey portera à son tour le nom du Colonel Chambonnet.

Chambonnet descend le dernier du camion et il meurt en criant ces mots : "Vive de Gaulle, vive la France" !