Insigne EC 03/30

EC 03/030

Rafale EC 03/30 neige Insigne EC 03/30 02

« Tous les jours, j’étais au rendez-vous dans le ciel et mon avion revenait souvent criblé d’éclats. Je n’étais pas dans la chasse mais dans le bombardement, et notre métier n’était pas trop spectaculaire. On jetait ces bombes sur un objectif et on revenait, ou on ne revenait pas. »

Romain GARY, La Promesse de l’Aube

Forêt de Compiègne, 22 juin 1940. Tandis que le maréchal Pétain concluait un armistice qui mettait fin aux hostilités entre la France et le Reich allemand, une poignée de Français répudia spontanément la défaite. Parmi eux, les pilotes et mécaniciens de la première unité des Forces Aériennes Françaises Libres (F.A.F.L.) : le Groupe de Bombardement « Lorraine ».

Né le 24 septembre 1941 à Damas (Syrie), le Groupe de Bombardement « Lorraine » est le fruit d’une fusion peu anodine. Doté des meilleurs organes du Groupe Réservé de Bombardement n°1 et de la 2e Escadrille de Chasse des F.A.F.L., il a su former un corps cohérent lors des nombreuses missions menées sur Blenheim IV. Déployé dans un premier temps au Moyen-Orient et en Afrique Equatoriale Française, le rôle du « Lorraine » s’est concentré sur les bombardements des colonnes ennemies, motorisées, ainsi que les concentrations de tanks. La campagne de Libye, que le groupe a conduit auprès de la Royal Air Force (R.A.F.) de 1941 à 1942, est, entre autres, source d’une reconnaissance certaine.

Suite à une mise en sommeil de quelques mois, le Groupe de Bombardement est intégré à la R.A.F. le 7 avril 1943. Sous le nom de Squadron 342 « Lorraine », il a mené de nombreux bombardements tactiques sur les infrastructures ennemies (usines d’armement, nœuds de communication). Celles-ci ont été décisives pour la continuité du conflit, et ont annoncé les prémices d’une opération de plus grande ampleur. Alors que le débarquement de Normandie commençait, les douze Boston du Lorraine ont érigé un écran de fumée à altitude suffisamment basse pour permettre aux flottes alliées d’atteindre les plages normandes : l’Opération « Smoke Screen » a été un succès.

Equipé de B-25 Mitchell dès avril 1945, le Lorraine s’est vu décerner la Croix de la Libération ce même mois. Celle-ci résume correctement les exploits et caractéristiques de l’unité au cours du conflit : « La croix de la Libération est décernée au Groupe de bombardement Lorraine, vétéran des Forces aériennes françaises libres, groupe légendaire qui, au prix de lourdes pertes, a glorieusement combattu pour l’honneur et la libération de la France. ». A titre individuel, le « Lorraine » compte 54 Compagnons de la Libération, dont le capitaine Romain GARY et le général Yves EZANNO.

Basé à Cambrai-Epinoy en 1946, Tours puis Reims, où il est mis en sommeil en 2005, l’Escadron de Chasse 3/30 « Lorraine » a évolué sur différents aéronefs tels que le Mosquito, le Meteor NFII, le Vautour IIN, le Mirage F1C et le Mirage F1B. Réactivé en 2010 sur la base d’Al Dhafra (Emirats Arabes Unis), il y entame sa transformation sur Rafale C avant d’être entièrement dédié à l’avion de chasse.

L’EC 3/30 « Lorraine », aujourd’hui implanté à Mont-de-Marsan, est composé de trois escadrilles d’excellence : la SAL56 Scarabée Egyptien, la SPA38 Chardon de Lorraine et la SPA162 Tigre. L’unité se consacre aux opérations de reconnaissance et de bombardement en territoires hostiles, ainsi qu’au maintien du niveau de préparation et d’intervention de l’unité. Les personnels navigants de l’escadron garantissent également la défense territoriale et la souveraineté aérienne de la France, au travers de la Posture Permanente de Sûreté (P.P.S.).

Fanion EC03/30