Les Aviateurs de la permanence opérationnelle courant vers l'avion pour qu'il décolle au plus vite

Les missions de l'armée de l'Air et de l'Espace

L'Aviation militaire est un déterminant majeur dans les guerres, les crises et en temps de paix. L'extension de la 3e dimension au milieu spatial accroît les possibilités des Aviateurs.

Protéger

La France est l’un des pays les plus survolés au monde ; chaque jour, environ 12 000 appareils survolent le territoire français. L’armée de l’Air et de l’Espace est responsable en toutes circonstances de la défense aérienne au-dessus du territoire national. Pour mener à bien cette mission, plus de 3 500 Aviateurs concourent quotidiennement à la protection de la France et des Français au travers de quatre fonctions : la posture permanente de sûreté aérienne (PPSA), la protection de nos concitoyens et des sites sensibles, la surveillance spatiale (en collaboration avec le CNES : Centre national d’études spatiales) et le renforcement des missions de service public.

 

Posture permanente de sûreté aérienne (PPSA)

Le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) assure la mission permanente et prioritaire de défense du territoire, appelée posture permanente de sûreté aérienne ou « police du ciel ».

 

L’armée de l’Air et de l’Espace doit connaître 24h/24 et 7j/7 la situation aérienne au-dessus du territoire national pour détecter, identifier et intercepter toute menace dans le ciel français. Chaque appareil en vol, une fois détecté, doit être identifié : type d’appareil, nationalité, propriétaire, provenance, destination, etc. Si l’identité d’un appareil ou son plan de vol sont inconnus, ou encore si son comportement en vol est non conforme aux règles de circulation aérienne, il est repéré immédiatement au milieu du flot général dans l'espace aérien français.

La posture de sûreté aérienne repose sur un maillage constitué de 70 radars civils et militaires et 3 centres de détection et de contrôle (CDC) à Lyon, Tours et Mont-de-Marsan. Ces centres assurent la première brique de la surveillance et détectent les anomalies.

En cas de doute ou de menace avérée, le Centre national des opérations aériennes (CNOA) peut enclencher les mesures actives de sûreté aériennes (MASA) qui permettent de rechercher l’identité d’un aéronef, d’observer son comportement, de lui porter assistance ou de lui faire appliquer une obligation, une restriction ou une interdiction, de l’avertir par un tir de semonce, voire de le détruire si l’aéronef est classifié « hostile ».

 

Les aéronefs d’alerte peuvent également être déclenchés. Pour cela et afin d’être en mesure d’intervenir sur des aéronefs civils et militaires rapides (avions à réaction) comme sur des aéronefs lents (ULM, drones, parapentes…), la permanence opérationnelle est assurée par plusieurs avions de chasse et des hélicoptères en alerte permanente et capables d’une très forte réactivité. La répartition des bases accueillant cette permanence opérationnelle obéit à des critères de géographie et permet à l’aéronef intercepteur d’atteindre tout point de notre espace aérien en quelques minutes.

 

 

Chiffres clés pour 2021 :

  • 12 000 aéronefs transitent quotidiennement dans le ciel de France dont 1 400 simultanément au plus dense du trafic
  • 288 missions de surveillance de sites sensibles
  • 228 violations d’espaces aériens interdits
  • 170 interventions d’un avion de chasse ou d’un hélicoptère suite à une situation anormale (décollage sur alerte ou changement de mission en vol)
  • 12 protections d’événements (DPSA) sur le territoire métropolitain
  • 23 contributions de l’AAE à la protection des lancements du Centre spatial de Guyane
  • 16 exercices transfrontaliers de police du ciel

 

Protection de nos concitoyens et des sites sensibles :

Le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) contribue également à la surveillance et à la protection des sites sensibles tels que les centres de commandement militaires, les sites nucléaires militaires et civils, les infrastructures stratégiques, les aéroports ou lors d’événements particuliers comme la fête nationale du 14 Juillet, les sommets politiques internationaux, les manifestations culturelles ou sportives…

De multiples moyens sont mobilisés pour mettre en place une bulle de protection destinée à faire face à tous types de menaces aériennes : ce sont les dispositifs particuliers de sûreté aérienne (DPSA).

Un DPSA est destiné à prévenir tout acte malveillant depuis les airs, qu’il soit d’origine terroriste, militaire ou encore contestataire. Déployé en complément du socle de la posture permanente de sûreté aérienne (PPS-A), il vise à renforcer la protection d’un événement sensible. Ce dispositif forme une bulle de protection comprenant une zone interdite temporaire, dans laquelle aucun aéronef ne peut pénétrer, et une zone réglementée temporaire, dont l’accès est contrôlé et soumis à autorisation.

C’est sur ordre du Premier ministre qu’un DPSA est activé. Ce dernier est piloté par le CNOA, unité opérationnelle du CDAOA ayant pour mission principale la surveillance de l’espace aérien national.

Plusieurs centaines de militaires peuvent être mobilisés au sol et dans les airs dans le cadre de la mise en œuvre de bulles de protection autour d’événements. Les dispositifs particuliers de sûreté aérienne sont activés pour sécuriser des événements à caractère sensible comme les cérémonies du 14 Juillet et du 11 Novembre, le Salon du Bourget, la COP21 de 2015, etc.

À travers ce petit film d'animation 3D, découvrez comment l'armée de l'Air et de l'Espace assure la protection des Français en cas d'intrusion d'un drone dans un DPSA.

 

Les sites sensibles peuvent aussi être l’objet d’observations, satellitaires ou non, éventuellement en vue de la préparation d’actions violentes. Les drones, de par leur capacité à survoler les sites sensibles, représentent également une menace.

 

La lutte antidrones relève en effet de la mission de sûreté aérienne que le CDAOA met en œuvre notamment dans le cadre des DSPA au sein desquels l'armée de l'Air et de l'Espace coordonne l'ensemble des systèmes interministériels de lutte antidrones afin d'y assurer la sûreté aérienne jusqu'à la très basse couche.

Des dispositifs de la lutte antidrones sont déployés par des escadrons de défense sol-air (EDSA) pour renforcer la protection des événements. Les opérateurs de la lutte antidrones combattent ce phénomène à l’aide d’un système de brouillage de drones. Ils utilisent des jumelles qui permettent de surveiller l’espace aérien et d’avoir une remontée vidéo, ainsi qu’un brouilleur individuel portatif afin de détecter et de brouiller les drones. S’il y a un drone dans le ciel, ils recoivent l’ordre de le brouiller ou de le laisser passer, s’il s’agit d’un drone média. Tout dépend s’il représente un danger ou pas pour la population. Cette nouvelle menace a émergé en 2015.

Le brouillage, qui perturbe les communications entre un pilote et un drone, empêche celui-ci de s’approcher de la zone interdite de survol.

La mise en place de l’opération Sentinelle dans le cadre du plan Vigipirate a pour mission d’assurer la protection des sites sensibles. 109 Aviateurs participent quotidiennement à l’opération Sentinelle.

 

Surveillance spatiale, en collaboration avec le Centre national d’études spatiales (CNES) :

Le Commandement de l’espace (CDE) fédère l’expression des besoins opérationnels et participe à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies d’acquisition des capacités spatiales. Il est également chargé d’élaborer et de mettre en œuvre les nombreuses coopérations européennes, internationales et multilatérales dans ce domaine. Le CDE et le CNES travaillent ensemble afin d’assurer la surveillance spatiale. Ils sont capables d’intervenir en cas de besoin. Voici quelques exemples :

  • 8 alertes de collision déclenchées dont 2 ont nécessité des manœuvres de nos satellites nationaux
  • 22 rentrées atmosphériques à risque (RAR) suivies, dont 12 suivies par les capteurs nationaux et 10 à partir de données partenaires
  • 5 200 dossiers d’analyse effectués fournis aux forces armées

 

Renforcer les missions de service public :

L'armée de l'Air et de l’Espace assure régulièrement des missions de service public afin de venir en aide à des personnes en difficulté ou en danger, lors de catastrophes naturelles ou lors d'évacuations sanitaires par exemple. L'armée de l'Air et de l’Espace vient également en renfort lors de la mise en place de dispositif de sécurité ou de prévention.

24h/24 et 365 jours par an, un équipage d’alerte search and rescue (SAR – recherche et sauvetage), composé de deux pilotes, deux mécaniciens navigants, deux sauveteurs plongeurs, un médecin et un infirmier, sont prêts à décoller sur court préavis afin d’effectuer des missions de recherche et sauvetage, sur terre comme en mer.

 

En 2021, l’armée de l’Air et de l’Espace a participé à :

  • 3 000 événements recherche et sauvetage (SAR)
    • 37 opérations de sauvetage aéroterrestre (SATER)
    • 4 opérations de secours en mer (SECMAR)
    • 24 vies sauvées (moyens aériens interministériels)
    • 8 vies sauvées (moyens de l’AAE)
  • Biomédecine :
    • 39 ouvertures de terrains militaires dans le cadre de transplantations
  • Mission interministérielle et interarmées :

L’AAE participe à la mission de prévention de lutte contre les feux de forêt appelée Héphaïstos en envoyant des militaires en renfort des pompiers et des unités de sécurité civile.

  • Opération interministérielle :
    • Au sein des forces de souveraineté française en Guyane, l’AAE concourt à la mission de lutte contre l’orpaillage clandestin baptisée Harpie