Les Aviateurs de la permanence opérationnelle courant vers l'avion pour qu'il décolle au plus vite

Les missions de l'armée de l'Air et de l'Espace

L'Aviation militaire est un déterminant majeur dans les guerres, les crises et en temps de paix. L'extension de la 3e dimension au milieu spatial accroît les possibilités des Aviateurs.

Trois fonctions transverses essentielles à la puissance aérienne

Un ALSR de face, en vol
Un drone Reaper et sa boule optronique, vecteur du renseignement aérien
Un officier renseignement briefant un équipage du personnel navigant sur sa mission
Antenne du CMOS, sur la base aérienne 110 de Creil

Connaissance et anticipation :

La mission de connaissance et d’anticipation est fondamentale : les renseignements collectés et analysés permettent de décider de la stratégie à adopter et des mesures à prendre.

La « chaîne de renseignement air » s’appuie essentiellement sur la Brigade air connaissance et anticipation (BACA) qui a été créée à partir de la division connaissance-anticipation du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) et du bureau renseignement guerre électronique (BRG) de l’armée de l’Air et de l’Espace. Elle regroupe, sous une même autorité, l’ensemble des acteurs du renseignement air, cœur du dispositif dédié à cette fonction. Le choix de son implantation à Lyon-Mont Verdun auprès du Centre national des opérations aériennes (CNOA) est fondamental et cohérent avec l’implication des acteurs du renseignement air et de ses outils connexes dans les opérations, tant de sûreté aérienne sur le territoire qu’en opérations extérieures (OPEX).

La BACA a sous son autorité :

- Le Centre de renseignement air (CRA)

- Le Centre militaire d'observation par satellites de Creil (CMOS)

- Le Centre de surveillance militaire des objets spatiaux (COSMOS)

- L'escadron de formation au renseignement (EFR)

 

Renseignements d’origine humaine, d’origine électromagnétique, d’origine images… sont autant de domaines d’investigations des « rens », ces spécialistes du renseignement militaire qui traquent la moindre information pouvant les éclairer davantage sur l’objet de leur recherche. Les « rens » détectent et localisent les objets de leur traque par l’identification de leur spectre électromagnétique. Une fois recueillie, l’information brute suit une progression très encadrée jusqu’à son analyse et sa transmission aux acteurs opérationnels qui en ont besoin.

Le cycle du renseignement se construit autour de quatre grandes étapes : l'orientation, la recherche, l'exploitation et la diffusion. À l'échelle de l'armée de l'Air et de l’Espace, le recueil des informations est rendu possible grâce à différents capteurs. Ils peuvent être aéroportés ou au sol, fixes ou mobiles, et utiliser la technologie infrarouge, audio, photographique ou électromagnétique.

 

Une E-3F Awacs au décollage
Un E-3F Awacs vu du dessus
Les équipages de l'E-3F Awacs à poste dans l'avion
Zoom sur le radar de l'E-3F Awacs

Commandement et contrôle :

La fonction commandement et contrôle (C2) est la mission du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO). Cette fonction C2 est centrale pour l’accomplissement des missions permanentes de l’armée de l’Air et de l’Espace.

La fonction C2 regroupe les Aviateurs et les moyens aériens, terrestres, spatiaux, nécessaires pour concevoir, planifier et conduire les opérations aérospatiales. Son travail commence par l’analyse de la situation en définissant qui sont les ennemis, leurs forces, leurs intentions... À partir de cette analyse, le C2 élabore alors les actions aériennes les plus pertinentes pour atteindre les objectifs : démonstration de forces, frappes aériennes, assaut aéroporté, etc. Il recueille puis exploite une masse de plus en plus importante d’informations issues de tous types de capteurs (radars, écoutes, observation, renseignement humain).

Pour le recueil, il utilise les radars implantés sur le territoire et chez nos alliés, les radars aéroportés comme l’E-3F Awacs, des avions d’écoute, les drones Reaper, ou les moyens de reconnaissance de l’aviation de chasse. L’E-3F Awacs, par exemple, était la première plateforme de l’armée de l’Air et de l’Espace à disposer de la liaison 16 (L16). Cette liaison de données tactiques, utilisée par les forces de l’OTAN, est devenue incontournable pour la conduite et l’exécution des opérations modernes. Elle permet aux participants d’un même réseau (aéronefs, systèmes sol-air, bâtiments de surface, centres de commandement et de conduite…) d’échanger en temps réel une situation tactique, des ordres de commandement, des ordres d’engagement ou encore des messages textes. Elle offre également une capacité de communication radio sécurisée.

Afin de conserver son interopérabilité avec les Awacs alliés dont les moyens évoluent, l’E-3F doit régulièrement intégrer de nouvelles technologies. Après l’intégration de l’ESM (Electronic Support Measure) en 2001, l’amélioration du radar en 2006, la rénovation des communications en 2012, et la rénovation du système de mission en 2015, d’autres rénovations sont prévues pour permettre à ces moyens stratégiques de rester les plus efficaces possible.

Le C2 constitue le centre nerveux de l’armée de l’Air et de l’Espace, physiquement implanté à Lyon avec des détachements sur les théâtres d’opérations. Grâce à des moyens de communication modernes, il irrigue l’ensemble des unités pour leur transmettre les ordres comme, par exemple, pour coordonner des avions décollant de plusieurs continents et se rejoignant à plusieurs milliers de kilomètres à la seconde près. Le C2 coordonne aussi les opérations avec les moyens terrestres et maritimes et avec les actions cyber et spatiales : cela s’appelle les actions multidomaines.

-          Le centre nerveux de l’armée de l’Air et de l’Espace

-          Conception, planification, conduite et évaluation des opérations aérospatiales

-          Expertise des Aviateurs et moyens de haute technologie

-          Garant de la cohérence des opérations aérospatiales

 

Un élève-officier du personnel navigant aux abords de son avion de formation, le PC-21
Vision depuis le cockpit du PC-21, en place arrière
Immersion dans le simulateur du PC-21
Un PC-21 en vol

Formation et entraînement :

L’arrivée des deux premiers PC-21 le 31 août 2018 sur la base aérienne de Cognac a marqué la 1re étape de la modernisation et de la rationalisation de la formation des équipages de combat, remplaçant à la fois les Epsilon de Cognac et les Alphajet de Tours. Début 2019, 17 PC-21 étaient arrivés à Cognac pour l’instruction. Cette modernisation engendre des gains conséquents en termes de moyens, d’encadrement, et en temps de formation, tout en répondant mieux aux besoins pédagogiques.

La transition opérationnelle, qui intervient après la phase initiale à Salon-de-Provence avec l’activité vol à voile, était réalisée auparavant sur Alphajet à Cazaux. Aujourd’hui, elle se fait sur PC-21 à Cognac.

La mise en œuvre d’une phase initiale à Salon-de-Provence sur un seul avion et d’une phase avancée à Cognac sur PC-21 permet, à coût global moindre, de réduire de 10 mois la durée de formation d’un pilote de combat et d’en améliorer la qualité.

Pour enrichir l’entraînement réel, l’armée de l’Air et de l’Espace a recours à des moyens de simulation modernes et adaptés. Pour être efficaces dans les missions qui leur sont confiées, les équipages ont besoin de s’entraîner. Les avions ont besoin d’être éprouvés pour être fiables techniquement. Plus important encore, les équipages doivent voler pour préparer pleinement le corps et l’esprit aux contraintes de l’environnement aérien. Ils doivent pouvoir ressentir la désorientation spatiale, le facteur de charge, ou encore le stress du combat.

Puisque les avions et les outils mis en œuvre sont de plus en plus complexes, tout comme l’environnement dans lequel les équipages évoluent, la simulation est nécessaire pour compléter l’entraînement. L’armée de l’Air et de l’Espace dispose de simulateurs Rafale, Mirage 2000 et A400M, répliquant fidèlement les avions pour apprendre plus rapidement et se préparer aux situations les plus catastrophiques. Toutefois, les ruptures dans les architectures digitales, l’intelligence artificielle et la réalité augmentée vont permettre d’augmenter plus encore le niveau de réalisme des missions notamment en connectant simultanément des dizaines de simulateurs.

L’armée de l’Air et de l’Espace dispose d’outils immersifs issus des jeux vidéo du monde civil, mais utilisés à des fins sérieuses pour réaliser de véritables campagnes aériennes virtuelles rassemblant un nombre massif d’acteurs. Ces outils permettent d’évoluer dans un environnement partagé mêlant avions en vol, avions virtuels émulés par des ordinateurs, et des équipages réalisant des missions sur simulateurs. Le tout s’appuie sur l’intelligence artificielle pour faciliter la génération d’opposants virtuels représentatifs de la menace.

-          Enrichir l’entraînement réel par la simulation

-          Des simulateurs modernes et interconnectés

-          Des outils immersifs issus des jeux vidéo

-          Un environnement partagé pour l’entraînement hybride