anciens avions

NOTRE HISTOIRE

Les prémices de la voltige

La voltige aérienne est née avec Adolphe Pégoud en 1913. Il est le premier homme à avoir effectué une boucle avec un avion.

La première guerre mondiale donne naissance au vol en patrouilles et fait exploser la production aéronautique. La bataille de Verdun en 1916 sera le premier théâtre de combats aériens. Avec la fin du conflit, les pilotes se retrouvent au sol, mais l’envie de voler est toujours présente.

En 1931, à l’école de pilotage d’Etampes-Mondésir, la Patrouille d’Etampes voit le jour et rencontre un succès grandissant auprès du public. Elle rejoint Salon de Provence en 1937 sous le nom de “Patrouille de l’école de l’air”. La seconde guerre mondiale met un coup d’arrêt aux meetings aériens… Mais en 1947, une nouvelle Patrouille voit le jour à l’école des moniteurs de Tours, elle déménage rapidement pour revenir à Etampes et prend officiellement le titre d’EPAA “Escadrille de Présentation de l’Armée de l’Air n°58”. Elle remplira sa mission de représentation pour l’Armée de l’air jusque dans les années 50.

À cet époque, l’Armée de l’air souhaite faire évoluer son ambassadrice, en la remplaçant par une Patrouille issue des de la chasse plutôt que d’une école. Plusieurs patrouilles naissent de cette impulsion et notamment celle de la 3e escadre de Reims.

Le 17 mai 1953, la patrouille de 4 Republic F-84 de la 3ème escadre de Reims, emmenée par le CDT Delachenal soulève l’enthousiasme d’un public immense, lors d’un meeting à Alger, lui valant d’être surnommée « La Patrouille de France » par Noetinger.

 

Naissance du patronyme

De toutes ces patrouilles, c’est la 3e escadre du commandant Delachenal qui aura l’honneur d’être baptisée du nom de « Patrouille de France ». Ce patronyme est attribué à Jacques Noetinger, commentateur du meeting d’Alger le 17 mai 1953, lequel clama devant le public « Mesdames, messieurs, la Patrouille de France vous salue ! ». Le 14 septembre de la même année, l’état-major entérina le nom.

Ces quatre pilotes seront félicités par M. René Pleven, ministre de la Défense nationale et des forces armées, à l’issue de leur démonstration au meeting du Bourget.

La Patrouille de France est confiée successivement à la 2e escadre de Dijon sur Ouragan, premier avion de chasse français en 1954, puis à la 12e escadre de Cambrai en 1955 et 1956 sur Ouragan et Mystère IVA, à la 4e escadre de Bremgarten (Allemagne) en 1956 sur Ouragan, à la 2e escadre de Dijon de 1957 à 1961 sur Mystère IVA et, enfin, à la 7e escadre de Nancy en 1962 et 1963, toujours sur Mystère IVA.

L’année 1956 est une date marquée par les premiers meetings de la Patrouille de France à l’étranger.

En 1957, les mécaniciens de cette patrouille procèdent à l’installation du premier pod fumigène. Les pilotes s’exerceront ainsi à des lâchers de fumigènes de couleur rouge, puis de couleur tricolore dès 1958.

Il faut rendre hommage à ces pionniers de la voltige aérienne qui ont perpétué les traditions de la Patrouille de France. Ils se sont entraînés à voler en patrouille au sein de leurs escadres respectives afin de répondre à la mission de représentation qui leur incombait, souvent en dehors de leurs heures de travail. Le fruit de leur entraînement a favorisé la connaissance de l’aéronautique française en France et à l’étranger.

La mission de représentation se professionnalise

La Patrouille de France reçoit de nouvelles directives à partir de 1959. Désormais, la mission de la 2e escadre de Dijon, dotée de 12 Mystère IVA, est presque exclusivement dévolue à l’entraînement de la Patrouille de France.

A la demande du général de Gaulle, Président de la République, la Patrouille de France l’accompagnera lors d’une grande tournée dans les territoires de l’ex-Afrique Occidentale Française, en décembre 1959. La Patrouille visitera le Sénégal, le Mali, ainsi que le Niger.

En janvier 1964, la Patrouille de France est dissoute à la suite de restrictions budgétaires. Or, l’Ecole de l’air de Salon de Provence disposait de sa propre patrouille depuis 1937. Cette « Patrouille de l’Ecole de l’air », évoluant parallèlement à la Patrouille de France, donne l’occasion à l’état-major de pérenniser la Patrouille de France.

C’est M. Pierre Mesmer, ministre des Armées, qui officialise cette « seconde naissance » en février 1964. Dès lors, la Patrouille de France stationnera sur la base de Salon de Provence et elle sera équipée d’une nouvelle flotte de onze CM 170 « Fouga Magister ».

La qualité des démonstrations de la Patrouille de France lui permette déjà de rivaliser avec celles des patrouilles italiennes et anglaises.

Les schtroumpfs

Pour l’anecdote, à l’occasion d’un vol en 1964, la fumée bleue de l’extérieur droit se répandit en gouttelettes dans la cabine au lieu de s’évacuer vers l’extérieur par le réacteur. Le pilote descendit de son appareil tout de bleu vêtu. Le concept de « schtroumpf » était né. Il désigne aujourd’hui les trois nouveaux pilotes qui intègrent la Patrouille de France chaque année.