Une interception aérienne a été simulée en Guyane.

Guyane : exercice d'interception aérienne

25/08/2021

Un entraînement aux mesures actives de sûreté aérienne a été réalisé sur la base aérienne 367 (BA 367), en Guyane. Intitulé « Puma », le scénario consistait en l’interception d’un aéronef suspect.

Les contrôleurs du centre de contrôle militaire (CCM) 06.967 « Kourou » sont devant leur poste, prêts à débuter l’exercice « Puma ». La haute autorité de défense aérienne (HADA), le lieutenant-colonel Richard, s’assure que tout fonctionne et que tout est en place. Le chef de conduite, le lieutenant-colonel Laurent, chargé de la coordination dans le centre de contrôle et du conseil de la HADA, s’active pour transmettre les dernières informations. L’officier renseignement est opérationnel et deux membres de l’artillerie sol-air de l’armée de Terre sont présents pour communiquer aux batteries de missiles sol-air l’ordre de neutraliser le suspect. À quelques kilomètres de là, un hélicoptère Fennec est en alerte.

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Une interception aérienne a été simulée en Guyane.

Simulation de panne sur les écrans radar

Des écrans radars sont coupés pour simuler une panne. La visibilité sur l’espace aérien est temporairement suspendue. L’escadron des systèmes d’information et de communications aéronautiques 1J.367 « Sinnamary » est dépêché pour résoudre le problème. Une dévolution sur un site opérationnel extérieur est envisagée. Pour assurer la continuité de la protection aérienne, en convention d’exercice, des contrôleurs extérieurs à la simulation disposent d’écrans fonctionnels. Tout doit aller vite, le scénario doit être réaliste.

Survol du patrouilleur léger La Confiance par un aéronef non identifié

Un hélicoptère plastron se dirige vers les Îles du Salut. Les contrôleurs envisagent toujours de changer de site : ils doivent retrouver leur visibilité au plus vite. Signalé sur les écrans radar, le plastron est surveillé par les contrôleurs de secours. Il survole le patrouilleur léger Guyanais (PLG) de la Marine nationale. Les marins du bord participent aussi à l’exercice, un moyen de tester la coordination entre les militaires. La HADA reçoit un message d’alerte ; le commandant de La Confiance avertit les contrôleurs d’un survol inhabituel ; les aéronefs, même militaires, ne peuvent pas survoler des bâtiments de la Marine nationale. Les mesures actives de sûreté aérienne sont lancées pour intercepter cet hélicoptère, au comportement non réglementaire. Au même moment, les écrans radar sont de nouveau opérationnels.

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Les contrôleurs du centre de contrôle militaire « Kourou » sont devant leur poste.

Lancement des mesures actives de sûreté aérienne

Le Fennec, chargé d’intercepter le plastron, décolle avec à son bord des tireurs embarqués. Le chef de conduite communique en temps réel avec le Centre spatial guyanais (CSG) et les Forces armées en Guyane (FAG) pour délivrer les informations. « Il faut aller vite, explique le lieutenant-colonel Laurent. Plus les informations vont vite, plus l’aéronef suspect pourra être intercepté rapidement. » Pendant ce temps, selon le protocole, la HADA doit consulter le cabinet du premier ministre ; il est le seul habilité à prendre des décisions exceptionnelles en cas de situation critique.

Identification de la situation

L’équipage Fennec demande l’autorisation d’établir une communication radio avec l’hélicoptère suspect. Les autorisations sont accordées, des messages radios retentissent : « Survol d’un hélicoptère gris de l’armée de type AB 212. Une personne armée à bord. ». « Nous devons avoir toutes les informations possibles et savoir combien ils sont à bord, explique la HADA. Si notre hélicoptère se fait attaquer, il faut connaître précisément la situation pour savoir s’il se situe en état de légitime défense. » Les contrôleurs doivent localiser l’intrus au moyen de la distance radiale et des nautiques (unités de mesures utilisées par les contrôleurs) : il évolue en basse altitude au-dessus de La Confiance.

Le plastron est finalement classé hostile, la HADA étant en contact avec le premier ministre. « Ce genre de décision a un tel impact au niveau médiatique et politique que nous devons consulter le chef du gouvernement » précise le lieutenant-colonel Richard.

Le personnel naviguant a réussi à établir une communication avec les suspects. Leur objectif est de faire un raid sur l’île Royale. L’ordre est lancé de contraindre l’aéronef suspect à se diriger vers l’aéroport de Félix Éboué. Il n’obtempère pas. La phase suivante est enclenchée : les tireurs embarqués vont effectuer des tirs de semonce. « Tirs de semonce effectués, le cap n’a pas changé » annonce le Fennec. La situation est critique, il faut procéder à sa destruction. Celle-ci est ordonnée par le Premier Ministre et exécutée avec succès, l’information est ensuite transmise aux FAG afin que les résultats de la destruction soient évalués par leurs moyens maritimes et aériens.

Pour être au rendez-vous des missions opérationnelles, des entraînements réguliers sont nécessaires. 24 h 24, les aviateurs du centre de contrôle militaire établissent la situation aérienne et effectuent le contrôle tactique des moyens aériens de la détection à la classification des aéronefs, en passant par leur identification.