Un clin d'œil en toile de fond

Initié à l’automne 2021 par le lieutenant Florian et le sergent-chef Nicolas, ce projet devait mettre en avant le « Touraine » à travers une œuvre d’art tout en s’inscrivant dans la modernité. « Nous avons réfléchi à un projet qui toucherait nos anciens comme nos plus jeunes, tout en étant dans l’air du temps, au goût du jour », souligne le lieutenant Florian.

Les deux porteurs du projet décident de lancer une concertation interne pour sélectionner l’artiste. « Nous avons lancé un sondage au sein de l’escadron pour connaître les avis de chacun quant à la faisabilité de cette toile. Nous avons eu de très bons retours concernant les travaux d’Arthur Thomas, c’est pourquoi nous avons rapidement entamé les discussions avec lui », explique le sergent-chef Nicolas. Toutefois, la commande est passée avec quelques particularités : « La présence de l’A400M pour l’actualité de l’escadron, le Transall pour le lien historique, l’insigne de l’unité pour le côté tradition mais également quelques clins d’œil pour le côté unique de la toile : les hélices du Transall en position 10h10, le n°161 sur l’A400M… », précise ce dernier.

Deux mois après la commande, et près de 40 heures de travail plus tard, Arthur Thomas s’est présenté sur la base aérienne (BA) 123 d’Orléans-Bricy ce vendredi pour livrer sa toile. Le plus jeune peintre de l’armée de l’Air et de l’Espace en activité a fait le choix d’un acrylique sur toile, en noir et blanc et d’une dimension de 120 x 60 cm qui porte le numéro 96. « Le noir et blanc est un choix de ma part. Je peux tout faire avec ces deux couleurs. Cela me permet d’atteindre des niveaux de détail impressionnants », déclare-t-il avant d’ajouter : « Le plus dur ici, c’était la peinture noire sur noire. Ça a été très difficile de peindre les fleurs de lys par exemple, car en fonction de l’angle, du degré de séchage et d’éclairage, la peinture change complétement ».

Lors du dévoilement de la toile, le lieutenant-colonel Guillaume Nardin, commandant de l’ET 1/61 « Touraine », qui recevait la toile au nom de l’unité, a tenu à souligner le travail accompli : « Je suis époustouflé par la qualité des détails de cette toile. […] Elle représente un fabuleux passage de témoin entre deux avions fantastiques de l’unité. C’est un magnifique clin d’œil pour le retrait du Transall cette année ».

Mission réussie pour cet artiste qui réalise des toiles en lien avec le milieu aéronautique par passion : « Ce n’est pas mon métier principal. Au début, j’ai commencé à peindre des avions pour décorer mon bureau. Très vite mes peintures ont attiré l’œil de mes collègues qui me demandaient régulièrement si j’étais peintre de l’Air. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai appris l’existence de ce titre. Je me suis renseigné et j’ai vu qu’il y avait un recrutement. J’ai donc commencé cette aventure le 12 septembre 2017, je m’en souviens comme si c’était hier puisque c’était le jour de mes 29 ans. Maintenant, j’ai des toiles au musée de l’Air et de l’Espace, dans le bureau du chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (CEMAAE) et chez les plus grands industriels français. »