Le sergent-chef Amandine examinant un participant au Grand Raid à l'aide d'un détecteur de métaux à main.

Grand Raid : témoignage d’une bénévole Aviatrice de La Réunion

14/11/2023

Présente sur la base aérienne 181 de Saint-Denis-La-Réunion à l’occasion du Grand Raid 2023 du 19 au 22 octobre, le sergent-chef Amandine fait part de son expérience.

Connue pour être l’une des courses les plus dures du monde, le Grand Raid 2023 a eu lieu du 19 au 22 octobre 2023, sur l’île de La Réunion. Cet ultratrail très réputé rassemble de nombreux participants, mais aussi des bénévoles. Parmi eux, le sergent-chef Amandine, venue en renfort en mission courte durée sur la base aérienne (BA) 181.

Insérée au sein d’une équipe interarmées des Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI), l’Aviatrice nous fait part de son expérience.

Portait du sergent-chef Amandine.

Pouvez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?

Après un parcours STAPS (licence entraînement sportif et licence activités physiques adaptées et santé) et un BPJEPS AGFF (diplôme d'État permettant de devenir animateur, éducateur et coach sportif dans le milieu du fitness), je suis entrée dans l’armée de l’Air et de l’Espace pour la spécialité 3721 moniteur EPMS (entraînement physique militaire et sportif) en décembre 2015.

J’ai d’abord passé cinq ans sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, puis j’ai réussi les examens de progression interne (S2 et brevet supérieur). Je suis aujourd’hui en poste au Centre national des sports de la Défense (CNSD) depuis 2022 en tant qu’instructeur spécialisé du Bataillon d’Antibes à l’EIS (École interarmées des sports).

Je viens d’effectuer ma première mission de courte durée (MCD), sur la BA 181 de La Réunion.

Quelles sont vos missions sur la base aérienne 181 ?

Ces missions sont les mêmes que dans un service des sports d’une base aérienne en métropole : épreuves sportives annuelles, cours de sport, programmes personnalisés et de groupe, organisation de challenges divers et de séquences spécifiques lors de visites (lien armées-jeunesse entre autres).

À La Réunion, je suis aussi impliquée dans les clubs sportifs et artistiques (CSA), au profit des familles.

Pour quelles raisons vous être bénévole sur le Grand Raid ?

En tant que moniteur EPMS, cela fait partie de mon travail.

Passionnée de sport et de trail, c’était évident pour moi de me porter volontaire pour LA course la plus réputée de La Réunion.

Qu’avez-vous tiré de cette expérience ?

C’était une belle mission interarmées avec des valeurs communes et une organisation exceptionnelle ! J’ai vécu des rencontres magiques que ce soit avec les bénévoles ou les coureurs.

J’ai mis le doigt sur les limites du corps humain en voyant de nombreux coureurs dans une difficulté extrême.

J’ai ainsi beaucoup appris avec les médecins et les kinés sur la gestion du corps dans de telles circonstances.

Des paysages exceptionnels, une ambiance hors du commun à toutes les heures du jour ou de la nuit, des Réunionnais fiers de leur île et de leurs coureurs, des confidences de coureurs fatigués, des pleurs d’épuisement et de douleur, des pleurs de joie lorsque les coureurs retrouvent leurs familles ou amis sur le bord du chemin.

Une expérience riche en émotions.

Si vous deviez ne retenir qu’une seule chose de cette expérience ?

Le passage des trois joëlettes (fauteuils tout terrain), chacune entourée d’une vingtaine de coureurs « porteurs » pour aider une personne à mobilité réduite de traverser l’île malgré tout. Une arrivée sur le ravitaillement de Deux Bras dans une ambiance de folie, chants et danses après 120 km parcourus… Une belle leçon de vie !

Un conseil pour les futurs bénévoles ?

Quatre jours à 100 % au profit des coureurs. Il faut bien se reposer avant, et le repos s’impose après.

La sergent-chef Amandine a désormais terminé sa MCD sur la BA 181. Elle rentre en métropole, au CNSD, avec de magnifiques souvenirs de son passage sur l’île.

Les Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (FAZSOI) remplissent un large panel de missions dans une zone de responsabilité permanente aux élongations importantes. Depuis Mayotte et La Réunion, plus de 1 700 militaires garantissent la protection de la population, protègent les zones économiques exclusives, luttent contre la piraterie ainsi que les trafics illicites. Les FAZSOI appuient fréquemment les missions de l'action de l'État en mer et mettent en œuvre les partenariats militaires de la France avec des pays d'Afrique australe et du sud de l'océan Indien.