22/12/2023
Cette année, l’escadrille aérosanitaire 6/560 « Etampes », en charge des évacuations de ressortissants (RESEVAC) a eu de nombreuses missions. Retour sur cette année dense.
Au cœur des évacuations de ressortissants
Le 18 avril 2023, l’opération Sagittaire est lancée. Suite à une montée de violence au Soudan, l’évacuation des ressortissants (RESEVAC) français est demandée, à laquelle seront intégrés des alliés européens. Conformément à sa mission d’assistance, l’escadrille aérosanitaire 6/560 « Etampes » (EAS) est immédiatement sollicitée. « Les premiers éléments laissent d’abord penser à un déroulement similaire à Apagan, la précédente opération RESEVAC d’envergure réalisée en 2021 en Afghanistan » relate le commandant en second de l’EAS.
Après une opération longue et coordonnée par une nation étrangère en Afghanistan, la situation sécuritaire au Soudan engendre à contrario une opération rapide et massive, avec la France comme unique intervenant. Dès le premier jour, quatre infirmières convoyeuses de l’armée de l’Air (ICvAA) sont projetées au sein des équipages de transport sur A400M au départ d’Orléans. 2 autres sont envoyées, avec le concours de l’escadron de transport 41 « Verdun » de Villacoublay, sur la base aérienne 125 d’Istres pour assurer une alerte stratégique.
Au total, dix ICvAA sont mobilisés dès ce premier jour d’opération pour garantir les rotations tactiques et stratégiques entre Djibouti, Paris et Istres. « Mon rôle principal a été la coordination entre la partie santé et les équipages, en particulier l’accompagnement des équipes médicales non habituées au travail dans un aéronef » raconte l’ISG1G Adeline, infirmière convoyeuse. Engagés sur toutes les phases de l’opération, les ICvAA de l’EAS ont contribué au transport de près de 1000 ressortissants français et étrangers. 4 patients, dont 3 en état grave, ont bénéficié d’une médicalisation en vol.
Le 31 juillet, 6 convoyeurs sont prépositionnés à Orléans et Istres pour la RESEVAC des ressortissants français au Niger. Au total, les infirmiers convoyeurs participeront au rapatriement de plus de 750 ressortissants, dont 128 enfants. Le 30 octobre, 4 infirmiers convoyeurs s’engagent de nouveau pour rapatrier d’Israël nos concitoyens dans des conditions de sécurité sommaires. Ce seront alors 1055 ressortissants, dont 680 adultes, 346 enfants et 29 nourrissons, qu’ils rapatrieront auprès de leurs familles en 5 rotations.
Témoignage de la commandant d’unité
« Je ne pensais pas découvrir une unité si singulière, engagée au service de la France pour soutenir nos forces armées (rapatriement des blessés et malades), mais également pour aider nos compatriotes français (adultes, enfants, bébés) pris au cœur de nouveaux conflits ou de catastrophes naturelles dans le cadre des RESEVAC. Notre devise « votre vie, notre combat » résonne au plus profond de tous nos engagements. »
Bref historique
L’escadrille est l’héritière de la section d’aviation sanitaire 22/110, créée le 2 septembre 1939 en tant qu’élément du Bataillon 110. Implantée sur l’aérodrome d’Etampes, elle a alors pour mission le transport des blessés sur de grandes élongations. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les « convoyeuses » rapatrient les déportés et prisonniers de guerre. Après l’Indochine, les évacuations des blessés de Diên-Biên-Phu les font entrer dans l’histoire. Créée le 1er septembre 2002, l’escadrille aérosanitaire 06.560 "Etampes" est largement engagée dans tous les conflits du 21ème siècle. Elle participe également à la lutte contre les agents biologiques lors de l’épidémie Ebola en 2015, puis de la COVID-19 avec l’opération Résilience. Cette unité opérationnelle de l’armée de l’Air et de l’Espace est essentiellement composée de personnel du service de santé des armées.
