« Air Raid 23 » : la BA 113 au cœur de l’exercice

20/06/2023

Du 16 au 18 juin, la BA 113 de Saint-Dizier a accueilli l’édition 2023 d’« Air Raid ». Par le biais d’épreuves opérationnelles, l’exercice rassemblait réservistes et personnels d'active.

 

Une épreuve de transport de brancard dans un étang.

Ils provenaient des quatre coins de la France, représentant par la même occasion leurs emprises aériennes respectives. Cette année encore, Aviateurs réservistes et personnels d’active se sont donné rendez-vous, cette fois-ci sur la base aérienne (BA) 113 de Saint-Dizier-Robinson, en vue de la nouvelle édition du désormais célèbre exercice « Air Raid ». Durant près de deux jours, 27 équipes composées de quatre militaires avaient pour objectif de venir à bout de multiples épreuves alliant tantôt rudiments du combattant, connaissances théoriques et techniques, tantôt capacités physiques et mentales. « L’exercice “Air Raid” permet une interopérabilité totale entre les réservistes et le personnel d’active. Pour ce faire, chaque équipe de quatre doit être composée, a minima, de deux Aviateurs de réserve. Et ce sous peine de pénalité dans le classement final. Dans la pratique, nous sommes plus proches de trois réservistes sur quatre participants. Par le biais de différentes épreuves, nous souhaitons évaluer les capacités des Aviateurs et notamment des réservistes. Au travers des différents ateliers proposés, présentés sous formes de défis chronométrés, l’exercice s’inscrit dans une volonté de maintien en condition opérationnelle. Cet entraînement est d’ailleurs inscrit au Livre Bleu du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) », explique le colonel Guy, officier de réserve rattaché à la délégation militaire départementale des Alpes-Maritimes et membre de la direction de l’exercice (Direx). « Par le biais de cet exercice, nous souhaitons démontrer que le réserviste, dès lors qu’il réalise sa période de réserve, est capable d’assurer les mêmes fonctions qu’un personnel d’active. Ce sont des militaires à temps partiel, qui doivent avoir la capacité de remplacer des Aviateurs de carrière », complète le lieutenant-colonel Maxime, également membre de la Direx. Lors de cette nouvelle édition, la BA 113 accueillait en son sein deux équipes belges. Invitation symbolisant la coopération interalliée.

Un défi sur le terrain

Pour les « Raiders », surnom attribué aux participants, la mission commence dès le vendredi soir. Rassemblés dans la salle polyvalente de la base, ces derniers assistent d’abord au briefing, mené par les officiers supérieurs chargés de l’encadrement. S’ensuit, pour les challengers, une pesée stricte des musettes. Chaque équipe doit comptabiliser un poids de 30 kg, réparti sur quatre personnes. De 19 h 30 à 7 heures du matin, les participants ne connaîtront pas une minute de sommeil. Leur barda endossé, ils se lancent dans une marche de nuit nécessitant aptitudes en topographie et connaissances théoriques. « Le tracé de cette marche de nuit était dessiné sous forme de pétales. C’est-à-dire qu’une fois arrivés à un certain point, après une marche d’approche de 11 kilomètres, nous avons réalisé plusieurs boucles. Nous avons fait trois pétales, d’environ 8 kilomètres chacun, marqués par des balises et des questionnaires théoriques. Dans ce genre de situation, la fatigue aidant, chaque erreur peut avoir un impact sur le moral de l’équipe », explique l’aviateur de première classe Hortense, participante et réserviste sur la BA 942 de Lyon-Mont Verdun.

À leur arrivée, au petit matin, les équipes disposeront en tout et pour tout d’une heure de reconditionnement. Passé ce délai, elles enchaînent, dès 8 heures, avec les activités du samedi. Les différents défis sont alors organisés sous formes de pôles distincts allant du combat au tir, en passant par la technique ou encore par les pratiques liées aux menaces NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique). Ces différents défis permettent alors aux équipes de prendre part à des séances de tir, des franchissements de coupures humides, des sessions de conduite de véhicules légers tactiques tout-terrain (VLTT) ou encore à un exercice au commandement, entre autres. Chaque étape de parcours permet aux compétiteurs d’engranger un certain nombre de points, comptabilisés dans le classement final. Pour chaque module, toute erreur ou dépassement de temps entraîne des pénalités matérialisées par une perte de points.

Des efforts récompensés

Après un exercice mobilisant les ressources des participants durant près de 24 heures consécutives, l’heure était aux récompenses. Dimanche 18 juin au matin, les compétiteurs étaient rassemblés sur la place « Terre des Hommes » jouxtant le poste de commandement (PC) de l’emprise aérienne. C’est ici même, à l’issue de la cérémonie des couleurs, que les exploits des jours précédents sont sanctionnés. La première place revient finalement à l’équipe n° 19 composée d’Aviateurs de la BA 942 de Lyon-Mont Verdun. Les équipes n° 1 d’Istres et n° 32 d’Ambérieu-en-Bugey se hisseront respectivement à la deuxième et à la troisième place.

« Air Raid » : un exercice au profit de la réserve depuis 1999

C’est en 1999 qu’« Air Raid » voit le jour. Déployé sur l’édition 2023 en qualité d’encadrant, l’adjudant-chef à titre honoraire Claude se souvient des prémices de cette aventure. D’abord appelé du contingent en 1971, le sous-officier a consacré la moitié de sa vie professionnelle à l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) en qualité de réserviste. Engagé dans la spécialité fusilier commando (Fusco) pendant près de 40 ans, il participe à de nombreux raids, notamment au Swiss Raid Commando : une compétition internationale exigeante d’une durée de 24 heures et centrée sur les rudiments du combattant réserviste. Voulant reproduire ce genre de compétition en France, l’adjudant-chef Claude contribue, en janvier 1999, à l’élaboration d’« Air Raid ». Si les premières éditions de l’exercice sont organisées sur la BA 107 de Villacoublay, l’événement est par la suite organisé chaque année sur une base différente, choisie au préalable. « J’ai toujours voulu qu’“Air Raid” soit ouvert à tous, sans qu’il s’agisse d’un exercice uniquement dédié aux fusco. Il est important que toutes les spécialités y soient représentées. Il fallait que la compétition représente tout le spectre de compétences de l’Aviateur. De plus, cet événement permet un autre regard sur la réserve. Le personnel d’active peut alors se rendre compte des capacités du réserviste », conclut l’adjudant-chef Claude.

 

 

Evolution à la tombée de la nuit

Evolution à la tombée de la nuit

Epreuve de combat

Travail à la lampe frontale