Le général Pena a pris ses fonctions d'IAAE.

Rencontre avec le général Pena, nouvel IAAE

27/09/2022

Nommé inspecteur de l’armée de l’Air et de l’Espace, le général de corps aérien Louis Pena se confie au sujet de ses nouvelles fonctions.
Le général Pena a pris ses fonctions d'IAAE.
Le général de corps aérien (GCA) Louis Pena a pris ses fonctions d'inspecteur de l'armée de l'Air et de l'Espace.

Mon général, depuis le 1er septembre dernier, vous occupez les fonctions d’inspecteur de l’armée de l’Air et de l’Espace (IAAE). Qu’est-ce qu’implique cette fonction ?

En qualité d’inspecteur de l’armée de l’Air et de l’Espace (IAAE), je suis rattaché au chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (CEMAAE). J’ai donc la responsabilité de lui faire part des difficultés rencontrées sur les différentes bases aériennes. En cas de sujet à tension particulière, le CEMAAE peut demander un contrôle. Ma mission est alors d’organiser une inspection, une évaluation ou encore, pour une situation plus grave, une enquête de commandement. Il y a une gradation des travaux que nous pouvons mener pour répondre aux attentes du CEMAAE. La mission principale est de veiller à ce que rien ne mette à mal le renom, la performance opérationnelle, l’intégrité et la condition des personnels de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE).

Tous les membres de l’inspection ont conscience de la responsabilité qui est la leur : être bienveillant sans être complaisant, être ferme mais juste. Nous sommes là pour veiller avec bienveillance sur nos Aviateurs et Aviatrices, mais aussi pour déceler et, au besoin, sanctionner tout abus ou faute. Nous avons, en quelque sorte, un rôle de grand frère, à l’écoute mais strict. Une de mes lignes d’action est de venir au-devant des personnels de l’AAE, quel que soit leur grade et quelle que soit leur affectation pour échanger avec eux.

 

Comment s’organise votre agenda ?

Une année peut être découpée en phases. Du mois de septembre au début du mois de novembre, nous travaillons essentiellement en région parisienne. En découle, par exemple, le planning d’inspections qui implique des déplacements sur les emprises de l’AAE. L’objectif de ces inspections est de porter un regard sur une base aérienne et de le partager avec les commandants des différentes emprises militaires. À partir de ces observations, nous mettons en avant de potentielles voies d’amélioration. Nous sommes ainsi dans une logique d’aide, sans occulter les dérives éventuelles. L’inspection d’une base aérienne est donc à percevoir comme une opportunité. En cas de manquement, de faute ou d’erreur, l’approche sera différente.

En parallèle, nous mettons en place des évaluations thématiques sur des sujets de fond, qui intéressent l’armée de l’Air et de l’Espace. Elles peuvent se dérouler sur plusieurs semaines. Dans le même sens, nous pouvons nous saisir nous-mêmes d’une étude pour répondre aux interrogations du CEMAAE ou encore du major général de l’armée de l’Air et de l’Espace (MGAAE). À savoir également que chaque Aviateur et Aviatrice dispose d’un droit de saisine pour exposer un éventuel problème lorsque les voies habituelles de remontée d’informations se sont révélées infructueuses. Ainsi, au quotidien, nous travaillons sur des dossiers planifiés ou sur des événements imprévus. Comme dans les opérations, c’est très dynamique et très varié.

 

Avez-vous déjà des pistes de sujets à aborder ?

Tout n’est pas encore validé par le CEMAAE, et donc je ne peux pas en parler. Néanmoins, plusieurs thématiques m’intéressent particulièrement, parmi elles, la performance opérationnelle de l’AAE ou encore la condition du personnel : quelles-sont les conditions de travail ? Comment se conjuguent vie militaire et vie privée ? Je suis également très attentif aux sujets relatifs à la mixité au sein de l’Institution et, en particulier, au sein de l’AAE.

J’aimerais aussi mettre l’accent sur la militarité au sein de l’AAE. Ainsi, je considère que dans les armées, nous ne faisons pas du management mais du commandement. Les Aviateurs doivent apprendre à commander de façon humaine, en ayant le souci de leurs subordonnés, mais en ayant en tête que la mission prime. Si apprendre à commander est important, apprendre à obéir l’est tout autant. Ce sont les deux facettes d’une même monnaie. Je souhaiterais donc m’assurer de cela en adoptant une approche pédagogique, exigeante et rigoureuse.

 

Le général de corps aérien (GCA) Louis Pena intègre l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) en 1988, au sein de la promotion « sous-lieutenant de la Taille Trétinville ». Personnel navigant, il est breveté navigateur officier système d’armes (NOSA) en juin 1993 et rejoint l’escadron de chasse 3/3 « Ardennes » stationné sur la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Emprise dont il prendra le commandement plus tard, lors d’un second séjour, en 2012.

La carrière du GCA Pena fut notamment marquée par les opérations Trident I – II (1998, 1999), Salamandre (2000), Serpentaire Rafale (2007), Serval (2013) et Barkhane (2015). Breveté de l’École de guerre espagnole, il est officier de la Légion d’honneur et commandeur de l’ordre national du Mérite. Il est également décoré de la croix de guerre TOE avec étoile d’argent, de la Valeur militaire TOE avec étoile de bronze et de la médaille de l’Aéronautique.