Rencontre avec le sergent-chef Aurore, aviatrice pionnière

Dès son plus jeune âge, l’armée est apparue comme une évidence pour le sergent-chef Aurore. Réserviste sur la base aérienne (BA) 701 de Salon-de-Provence, la jeune mécanicienne est entrée en mai 2011 à l’École des sous-officiers de Rochefort. Avec sa spécialité de mécanicien vecteur en poche, elle intègre la BA 110 de Creil.

Après quelques mois formateurs, le sergent-chef Aurore est mutée sur Casa CN-235 où elle participe à différentes opérations extérieures, puis obtient une mutation en Guyane. « Durant mon séjour en Guyane, j’ai passé le concours de mécanicien navigant qui m’a permis d’intégrer cette formation à mon retour en métropole. Lors de l’orientation, j’ai pu choisir d’être affectée sur A330 Phénix MRTT sur la base d’Istres. C’est à ce moment-là que j’ai appris qu’il n’y avait pas d’autre femme qui avait fait cela auparavant. »

Comme une évidence

Nièce d’un ancien technicien de maintenance armement, c’est pourtant sans avoir d’orientation précise en tête qu’elle s’est rendue dans le centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) de Marseille. « Personne ne m’a dirigée vers l’armée de l’Air et de l’Espace en particulier. J’étais quand même pas mal attirée par les avions et j’ai toujours aimé savoir comment les choses fonctionnent et sont montées. C’est donc pour cela, en discutant avec une personne du CIRFA, que je me suis orientée vers la spécialité de mécanicien. »

Titulaire de la spécialité 1421 depuis février 2020, le sergent-chef Aurore était à la recherche de nouveaux défis. Avec l’utilisation des MRTT, les deux spécialités, qui étaient autrefois bien distinctes, ont été regroupées en un seul métier. « Contrairement à ce qui se faisait avant sur Boeing (les 1421 étaient uniquement opérateur de ravitaillement en vol), sur un MRTT, on a une double spécialité : opérateur de ravitaillement en vol et personnel de cabine. En tant qu’opérateur, on met en œuvre les systèmes de ravitaillement afin de permettre aux avions de chasse de faire le plein. Étant donné que l’avion est capable de faire des missions de transport stratégique (de transport de personnel), nous sommes également en mesure d’assurer la sécurité à bord en tant que personnel de cabine. »

« Cela met un peu la pression »

Un statut de pionnière qui a pu peser lourd sur ses épaules, mais qu’elle a su surmonter avec l’aide et les conseils de son entourage. « Cela met un peu de pression. Déjà on arrive dans une nouvelle unité donc c’est comme si on repartait de zéro : nouvelle spécialité, nouvelle unité, nouveaux chefs. Et quand on vous dit que vous êtes la première à le faire, ça rajoute une dose de nervosité supplémentaire. Les chefs ont su me mettre en confiance pour réussir. »