Escadron d’hélicoptères 01.044 Solenzara : le dernier recours

Basé en Corse, l’EH 1/44 de la BA 126 « Capitaine Preziosi » de Ventiseri-Solenzara mène de multiples missions, comme centre de formation important pour les pilotes et mécaniciens sur Puma et pour les sauveteurs-plongeurs héliportés, en tant qu’élément contributeur dans le contre-terrorisme maritime, mais aussi dans des opérations de secours de la population.

Sur ce dernier registre que nous mettons en lumière aujourd’hui, les équipages de la BA 126 interviennent dans quatre types de mission : recherche et sauvetage (SAR – Search and Rescue), interventions en appui du centre d’incendie et de secours (CIS), opérations aéromaritimes, et évacuations sanitaires de la Corse vers le continent. Ces interventions sont menées par l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) en dernier recours, lorsque les moyens de sécurité civile et de gendarmerie ne sont plus suffisants. Lorsque la mission est trop éloignée, trop difficile, dans des conditions extrêmes pour les moyens habituellement dédiés, ce sont donc les équipages de l’escadron d’hélicoptères 01.044 de la BA 126 qui interviennent, en dernier recours.

 

Premier volet d’intervention : les opérations de recherche et de sauvetage SAR

L’EH 01.044 participe tout d’abord aux missions de sauvetage et de recherche (SAR – Search and Rescue) de l’armée de l’Air et de l’Espace, qui concernent le secours aux aéronefs disparus ou crashés. Ce volet est géré par le Centre de coordination et de sauvetage (ARCC – Air Rescue Coordination Center) de l’AAE basé à Lyon. Ces missions regroupent des opérations de sauvetage aéromaritime (Samar) et aéroterrestre (Sater).

 

Deuxième volet : secours aux populations sur demande du SDIS

Par extension et en complément de ces missions SAR, l’escadron d’hélicoptères participe à d’autres missions de secours, parmi lesquelles des interventions habituellement gérées par les pompiers, la sécurité civile et la gendarmerie. Ces opérations sont menées sur demande du service départemental d’incendie et de secours (SDIS), lorsque les moyens habituels sont insuffisants. La BA 126 est aussi amenée à intervenir lors de catastrophes naturelles, comme cela a été le cas les années précédentes lors d’effondrements et d’inondations.

Missions menées sur demande du service départemental d’incendie et de secours (SDIS), lorsque les moyens habituels sont insuffisants.

 

Troisième volet d’intervention : les opérations aéromaritimes

L’EH 1/44 assure un troisième type de mission qui prend la forme d’opérations aéromaritimes. Les hélicoptères sont dès lors employés sur le pourtour maritime français, pour gérer des interventions en mer. L’année passée, l’escadron est intervenu sur deux crashs en mer. La France et son armée de l’Air et de l’Espace sont ainsi engagées en Méditerranée, au-delà de ses côtes, jusqu’au niveau international. Pour ce volet aéromaritime, les hélicoptères de cet escadron interviennent entre autres sur des bateaux de croisière en Méditerranée, et réalisent des recherches de longue durée sur des disparitions en mer. Ces forces se rendent disponibles en complément des moyens dédiés, lors de missions déclenchées par exemple par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Corse (CROSS-Corse). Capables d’intervenir plus loin et plus longtemps, les équipages de la base aérienne 126 de Ventiseri-Solenzara ont la spécificité d’intervenir également de nuit, mais aussi lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises.

Les opérations aéromaritimes de l'EH 01.044.

 

Quatrième volet d’intervention : les évacuations sanitaires de la Corse vers le continent

Sur demande du Service d’aide médicale urgente (SAMU), la BA 126 est enfin chargée d’assurer des missions d’évacuation sanitaire, pour acheminer des patients de la Corse vers des hôpitaux du continent. Plusieurs missions de ce volet sont menées à partir d’Ajaccio et de Bastia, lorsque des patients devant être transférés ne peuvent pas être déplacés par des appareils civils. Ce dernier domaine d’intervention met ainsi en avant les capacités particulières de l’armée de l’Air et de l’Espace, précieuses et au service de la population. Ces évacuations sanitaires traduisent aussi la réactivité, l’interopérabilité et l’adaptabilité de l’AAE, qui travaille efficacement avec des acteurs tels que le ministère de la Santé.

 

Indispensable à la gestion des crises difficiles, l’escadron d’hélicoptères de la BA 126 agit sur ces trois volets, en soutien aux populations. Témoin du travail essentiel de l’escadron, le commandant Grégory, commandant la base aérienne 126 de Ventiseri-Solenzara, déclarait : « Nous faisons en moyenne 1,5 intervention par mois. Ce chiffre est plutôt en baisse par rapport aux autres années et c’est une bonne nouvelle qui signifie que les moyens dédiés ont gagné en efficacité, en prévision, en adaptabilité. Cela n’enlève rien au fait que nous intervenons dans des situations critiques, où nous sommes les seuls à pouvoir le faire. »

Les moyens de la BA 126 s’inscrivent en effet dans le cadre général d'intervention des armées sur le territoire national, pour ces missions en soutien des forces et moyens. Ces interventions suivent la règle des « 4 i » selon laquelle : « Les armées sont engagées sur le territoire national en complément des forces de sécurité et des moyens des autres ministères, dans des missions de sécurité intérieure et de sécurité civile, dès lors que les moyens civils, y compris les moyens de la Gendarmerie nationale, s'avèrent inexistants, insuffisants, inadaptés ou indisponibles. » En secourant la population, l’escadron d’hélicoptères 01.044 s’inscrit de fait dans le lien armée-nation, participant au rayonnement de l’armée de l’Air et de l’Espace à travers la mise en avant de ses capacités indispensables.

Enfin, ces équipages s’entraînent sur tout le spectre des interventions, sur terre et en mer, de jour comme de nuit, avec au moins 160 heures d’entraînement par pilote et par an. Cette mise en situation régulière permet aux militaires de la BA 126 d’être opérationnels en cas d’intervention, comme ce fut le cas le 25 juillet dernier. À proximité de la plage De Roccapina, une femme grièvement blessée sur un bateau a d’abord été prise en charge par des sauveteurs de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). L’intervention se déroulant de nuit, un hélicoptère de la BA 126 a été mobilisé pour acheminer un médecin du Service de santé des armées (SSA), rattaché à la 137e antenne médicale du 10e centre médical des armées. Exemple de la réactivité sans faille de l’EH 1/44, cette intervention a mis en avant l’interopérabilité et les capacités de projection rapide de l’armée de l’Air et de l’Espace, au service des populations.