EAP Michel : portrait du commandant de bord et d’un loadmaster de l’A400M Atlas

Tout deux étaient dans l’avion pour la première projection de parachutistes en Afrique lors d’un vol sans escale depuis le territoire national. Portraits.

Commandant Ronan, commandant de bord de l’A400M Atlas

« Je pense que cette mission, nous seront amenés à la refaire. Tout s’est vraiment bien passé », raconte le commandant Ronan. Le chef pilote à l’escadron de transport 1/61 « Touraine » depuis septembre 2021 était le commandant de bord de l’avion lors de l’exercice EAP Michel, un rôle quasiment prédestiné.

Avant de s’engager à l’École de l’air (EA), le commandant Ronan est élève à l’École des pupilles de l’air pour ses classes préparatoires. Sa promotion est parrainée par l’escadron de transport 3/61 « Poitou ». Si sa vision de l’armée de l’Air et l’Espace (AAE) à l’époque repose principalement sur l’aviation de chasse, ce parrainage fait un déclic. Il sait alors qu’il deviendra pilote de transport.

Il réalise un parcours classique de 2009 à 2012 à l’EA. Là-bas, il passe la Private pilote Licence (licence de pilote privé) sur DP-10. Il s’envole également six mois aux États-Unis en échange avec l’École de l’air américaine : l’US Air Force Acadamy. En 2013, il entame sa formation en vol à Cognac. Dans un premier temps, la formation est commune avec celles des élèves chasseurs. La seconde partie de l’année est quant à elle plus spécifique pour les transporteurs. En 2014, le commandant Ronan passe une année sur Xingu et apprend le métier de pilote de transport militaire avec l’obtention à la fin du macaron de pilote de transport.

« En 2015, j’ai eu la chance d’être affecté directement au “Touraine”. J’étais le cinquième à l’être sur le premier A400M de l’AAE. L’A400M est mon premier avion », avoue-t-il. Jusqu’en 2019, le commandant Ronan gravit les échelons de copilote, il devient commandant de bord et termine instructeur. Entre les missions et les qualifications, il participe à l’opération Sentinelle en tant que chef du détachement air, il encadre une soixantaine de contingents.

Plus récemment, le commandant Ronan a participé à l’opération Apagan : « C’était vraiment une expérience exceptionnelle avec un engagement intense. Cette mission était faite pour l’A400M Atlas, avec un emport maximum de ses capacités et de vraies problématiques de performances. C’est la première fois que nous mettions en œuvre le système d’autoprotection de l’avion avec l’arrivée sous jumelle de vision nocturne », indique-t-il.

Dans quelques années, le commandant Ronan, officier direct, sera amené à rejoindre un état-major pour une deuxième partie de carrière. Pour le moment, il espère terminer sa première sur son avion de prédilection : l’A400M Atlas.

Sergent-chef Rémi, loadmaster à bord de l’A400M Atlas

À l’origine, le sergent-chef Rémi n’était pas prévu sur l’exercice EAP Michel. Il va finalement rejoindre l’équipage et être présent pour cette « grande première » des forces armées françaises. « Cela me marquera d’avoir fait partie de cette mission de projection de parachutistes au-dessus de Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, en ayant quitté la France quelques heures plus tôt », souligne-t-il.

Avant d’être mécanicien navigant, le sergent-chef Rémi était mécanicien vecteur sur Transall sur la base aérienne (BA) 105 d’Évreux. Engagé à 16 ans, il passe d’abord son baccalauréat à l’École d’enseignement technique de l’armée de l’Air à Saintes. L’arpète poursuit sa formation sur la base aérienne 721 de Rochefort. Il va ensuite rester quatre ans sur la BA 105 avant de réaliser un séjour de trois ans à Djibouti, toujours dans le cadre de ses fonctions.

Après quelques années au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace, le sergent-chef Rémi souhaite s’orienter vers la spécialité de mécanicien navigant. Il passe alors un concours et le résultat est positif. Son souhait de travailler à bord d’un A400M est exhaussé.

En mars 2019, il débarque sur la base aérienne 123 d’Orléans. Il passe alors diverses qualifications. L’apprentissage comprend une partie théorique et une partie pratique. Dans le même temps, il effectue différents stages : recherche et sauvetage au combat, sauvetage en mer, sauvetage aéroterrestre, etc. Après un an, il est lâché pour travailler en autonomie et multiplie désormais les missions à bord de l’A400M Atlas.