SIAE : synergie entre A400M et CPA 10

22/06/2023

À l’occasion de la 54e édition du salon du Bourget, un stand met en avant le couple formé par l’A400M et le CPA 10. Focus.

Au sein de Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE), difficile de passer à côté. Au cours de cette nouvelle édition au Bourget, les visiteurs peuvent apprécier, au fil des allées, un stand entièrement dédié au couple tactique que représentent l’A400M Atlas et le commando parachutiste de l’air (CPA) n° 10. L’un est le dernier aéronef de transport militaire admis au service actif dans l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), l’autre, une unité des forces spéciales (FS) Air.

Un combo au profit des opérations

« Nous sommes en relation directe avec les équipages A400M »

Au quotidien, le CPA 10, implanté sur la base aérienne (BA) 123 d’Orléans-Bricy, opère au profit du Commandement des opérations spéciales (COS). De jour comme de nuit, ses opérateurs sont en capacité de mener des insertions en zones hostiles, et permettent une liaison directe entre la troisième et la deuxième dimension. « Nous sommes en relation directe avec les équipages A400M. Tout d’abord parce que nous sommes colocalisés avec eux sur la base d’Orléans. Mais ce lien privilégié passe également par le fait que nous soyons Aviateurs, au même titre que le personnel navigant. Cette proximité nous permet d’être déclenchés sur alerte dans les plus brefs délais », partage le capitaine Marc, officier affecté au CPA 10. Sur les différents théâtres d’opérations, cette synergie est notamment permise par le large spectre de fonctions de l’A400M Atlas. Capable d’assurer le transport de troupes ou de fret, l’oiseau gris d’Airbus brille par sa polyvalence. Ravitaillable et même parfois ravitailleur (Refueling), l’aéronef peut tantôt réaliser des missions Medevac (évacuation médicale), tantôt des missions de recherche de sauvetage ou encore des opérations de largage. L’avion intègre des capacités de détections de missiles mais également de vol de nuit grâce à un système de jumelles de vision nocturne (JVN). « Les capacités tactiques de l’A400M Atlas permettent des vols à basse altitude, au cours desquels nous pouvons être amenés à sauter. Nous pouvons également noter que l’A400M peut réaliser des posés sur terrains sommaires ou dans des conditions dégradées. En qualité d’opérateurs au CPA 10, nous pouvons permettre ce genre de manœuvres. Nous intervenons si l’appareil est amené à se poser en milieu hostile », ajoute le capitaine Marc.

Un stand dédié à la synergie entre A400M et CPA 10.

Récemment, les capacités combinées de l’A400M Atlas et du CPA 10 ont été mises à profit, entre autres, lors d’opérations d’évacuation de ressortissants. La dernière en date, Sagittaire, a permis le rapatriement de citoyens français face à la dégradation sécuritaire au Soudan. Quatre avions de transport de l'AAE, avec à leur bord du fret, des véhicules et des renforts militaires, de la Gendarmerie nationale et du Centre de crise et de soutien (CDCS) avaient alors quitté la France pour renforcer les Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ), déjà placées en alerte. Une logique similaire avait pu être observée en août 2021, lorsque l’opération Apagan était déclenchée en Afghanistan.

L'A400M Atlas ouvre sa rampe au public à l'occasion du 54e Salon du Bourget.

Lien armée-Nation

« Notre objectif est de créer des vocations »

« Ce n’est pas forcément dans notre habitude d’échanger directement avec le public. Notre profession rimant souvent avec secret des opérations. Pourtant, nous sommes capables de nous adapter en démontrant nos capacités. Nous l’avions déjà fait cette année à l’occasion du Sofins, salon organisé en région bordelaise entièrement dédié aux FS », complète le capitaine Marc. Ici, sur l’aéroport du Bourget, les Aviateurs ont disposé leurs matériels et armements à la vue du public. En parallèle, les équipages évoluant sur A400M permettent aux visiteurs de découvrir de l’intérieur leur aéronef. Rampe ouverte, la bête livre alors les secrets de ses entrailles. « Notre objectif est de créer des vocations en présentant notre univers aux plus jeunes notamment », conclut le lieutenant Nicolas, pilote au sein de l’escadron de transport (ET) 4/61 « Béarn ».