Déploiement de l’armée de l’Air et de l’Espace sur l’exercice « Green Flag »

Cette année encore, l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) a répondu présente à l’exercice « Green Flag », réalisé conjointement avec l’armée américaine, visant à préparer les pilotes aux missions d’appui aérien rapproché, le Close Air Support. Dans ce cadre, une vingtaine d'Aviateurs issus de l’escadron franco-allemand C-130J de la base aérienne 105 d’Évreux, de la 64e escadre de transport, du Centre de soutien et d’administration des systèmes missions (CESAM), du Centre air de saut en vol (CASV) et du commando parachutiste de l’air numéro 10 (CPA 10) participaient à l’exercice. Une flotte regroupant un A400M, un C-130J et un Casa CN-235, complétait le dispositif aérien français.

« Chaque jour, un scénario fictif nous projetait en opération extérieure donnant lieu à une mission évolutive. Le scénario simulait la projection d’une quinzaine d’équipages internationaux qui devaient s’accorder pour remplir la mission du jour », explique le commandant Yohann, de la 64e escadre de transport. L’une des simulations, par exemple, consistait au largage de parachutistes et de matériel, afin que les troupes au sol puissent continuer à mener à bien leur avancement. « Notre dispositif aérien était complémentaire à l’action terrestre menée par l’armée américaine, qui combattait des ennemis fictifs grâce à un système similaire au laser game. Cet entraînement aéroterrestre nous permettait de tout simuler, y compris les blessés à prendre en charge », ajoute-t-il.

L’exercice « Green Flag » était également l’occasion, pour les différents équipages, de s’entraîner conjointement et de vérifier leurs procédures communes. « Les partenaires avec qui l’AAE travaillent en opérations sont souvent européens, rarement américains, nous sommes ainsi confrontés aux méthodes américaines. Si demain nous sommes amenés à participer à une véritable opération interalliée avec eux, nous ne serons pas surpris de l’architecture de leur chaîne de commandement et de leur fonctionnement », développe le lieutenant-colonel Franck, commandant l’escadron franco-allemand C-130J de la base aérienne 105 d’Évreux. 

Première projection de l’escadron franco-allemand

L’escadron franco-allemand participait, pour la première fois, à l’exercice « Green Flag ». Officiellement créé au mois de septembre 2021, l’escadron binational C-130J, traduit binational air transport squadron en anglais, rassemble des militaires français et allemands. D’ici 2024, « l’objectif est d’arriver à un total de 260 militaires des deux nationalités et de dix avions de transport, entretenus et opérés de manière mixte et commune entre les militaires français et allemands », explique le lieutenant-colonel Franck, à la tête de cette unité singulière.

Au travers de ce type d’exercices internationaux, l’escadron binational souhaite monter en compétences tactiques, tout en développant la synergie des équipages franco-allemands. Les premiers pilotes allemands sont arrivés il y a quelques mois seulement à Évreux. Totalisant de longues heures de vol sur A400M et Transall en Allemagne, ils ont suivi la même formation que les équipages français sur C-130J, aux États-Unis. « Même s’ils sont expérimentés dans leur pays, un entraînement entre Français et Allemands est nécessaire afin de pouvoir, à terme, être déployés conjointement sur de réelles opérations », conclut le lieutenant-colonel Franck. « Green Flag » est ainsi l’occasion, pour les militaires français et allemands, de voler en équipage mixte, et de parfaire leur opérationnalité.