Cockpit d'un Mirage 2000-5

« ATHENA 2023 » : une fin d’exercice marquée par deux manœuvres complexes

26/05/2023

Initié le 9 mai 2023, l’exercice « Athena 2023 », conduit par les FSA dans le sud-ouest de la France, a pris fin le 17 mai dernier. Retour sur les dernières 48 heures de l’exercice.

La RESEDA, un savoir-faire spécifique des FSA

Depuis plus d’une semaine, les commandos parachutistes de l’air (CPA), les équipages hélicoptère et transport alternent sessions d’entraînements et scénarios complexes. Déployés sur la base aérienne 120 de Cazaux, les différents groupes répètent leurs gammes et préparent leur future projection en opération extérieure. Les stagiaires du Belouga, stage de sélection pour intégrer le CPA 10, sont également au rendez-vous, immergés pour la première fois dans une ambiance de force opérationnelle (Task Force). Un enchaînement de missions attend désormais les opérateurs, selon un scénario imaginé par la direction de l’exercice et la brigade des forces spéciales air (BFSA). À commencer par la reprise d’une zone aéroportuaire, aux mains de l’ennemi. Appelée RESEDA (renseignement, saisie et expertise du domaine aéroportuaire), cette mission spécifique met en œuvre la totalité des savoir-faire des Aviateurs.

Objectif de cette journée : neutraliser un système de défense sol-air ennemi et permettre l’atterrissage des avions de transport et d’assaut pour reprendre l’aérodrome de Saintes. Infiltration et reconnaissance d’un module du CPA 30, destruction du SA-8 par les Rafale de l’escadron de chasse 2/30 « Normandie-Niémen », assaut des Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 « Pyrénées », investigation des bâtiments par un groupe action du « 10 », posé d’assaut du C-130 Hercules de l’escadron de transport 3/61 « Poitou », infiltration des spécialistes NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) et du 25e régiment du génie de l’air… Il est 23 h 30, les actions s’enchaînent sur la piste en herbe de Saintes. Le savoir-faire pointu de chacun de ces acteurs s’imbrique au service d’une mission complexe, tant par sa nature que par la coordination de l’ensemble des moyens. La zone aéroportuaire est reprise en quelques heures.

Contre-terrorisme et libération d’otages

« On va désormais profiter de la désorganisation créée et affaiblir davantage l’ennemi. Une réarticulation de la Task Force est à prévoir ». Le ton est donné par « Morty », chef des opérations. La nuit a été courte pour les opérateurs, qui planchent déjà sur une deuxième action coup de poing. Pour cette nouvelle journée, les regards se tournent vers Cognac. La tension monte d’un cran lorsqu’une prise d’otage de masse est revendiquée par un groupe terroriste. La cellule renseignement est mobilisée pour déceler la moindre information, afin de permettre aux commandos et équipages d’ajuster leurs modes d’action. Les salles de préparation sont prises d’assaut. Timeline (chronologie), plans de la zone, tactiques d’approche… Les tableaux blancs se remplissent au rythme des fourmillements. Les idées fusent entre acteurs au sol et en vol, jusqu’au backbrief, dernier rendez-vous avant le départ en mission.

« Faites-vous confiance, même si la manœuvre est complexe », déclare « Morty » à ses troupes. À l’instar de la veille, la combinaison des effets produits par les FSA et les autres unités spécialisées de l’armée de l’Air et de l’Espace auront raison de la force ennemie : dépose des commandos au plus près de la zone d’action, couverture par les Rafale et par les hélicoptères en appui renseignement et appui feu, investigation du bâtiment, infiltration de patrouilles motorisées par les avions de transport et d’assaut qui enchaînent les rotations grâce au marquage de la piste par d’autres commandos… « Cette manœuvre demande le plus de coordination possible, pour garantir sécurité et efficacité », confie le lieutenant-colonel Jean-Claude, directeur de l’exercice « Athena 2023 ». Les otages seront finalement libérés et exfiltrés sains et saufs. Ce scénario complexe marque la fin de l’exercice, dont la prochaine édition s’apprête déjà à être préparée par la BFSA.

 

Un exercice interarmées et interallié

Pendant dix jours, les FSA ont allié leurs savoir-faire à ceux des forces spéciales terre (4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales et 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine) et des commandos marine. Cette année encore, les partenaires étrangers se sont également présentés au rendez-vous fixé par la BFSA. L’United States Air Force a déployé un MC-130J, venu prêter main-forte pour les ravitaillements en vol des hélicoptères Caracal ou encore l’infiltration des forces. L’armée de l’air espagnole, dénommée l’Ejercito del Aire, a quant à elle dépêché un Casa CN-295, deux NH-90 et un groupe de commandos, totalement intégrés à l’ensemble des scénarios.

 

 

Un Caracal de l'armée de l'Air et de l'Espace ainsi qu'un NH-90 de l'armée de l'air espagnole ont été déployés dans le cadre de l'exercice "Athena 2023"

Un Caracal et un NH-90 sont déployés pour l'exercice

Un Casa de l'armée de l'air espagnole participe à l'exercice

Un Casa de l'armée de l'air espagnole participe à l'exercice

Un C-130 Hercules de la 61e escadre de transport effectue un posé d'assaut

Un C-130 Hercules de la 61e effectue un posé d'assaut

Exfiltration d'un des otages par les commandos

Exfiltration d'un des otages par les commandos