OAP d'envergure des commandos parachutistes du CPA20

« ORION 23 » : OAP d’envergure pour le CPA 20 lors de « CORNAC 231 » à Vouziers

13/03/2023

L’exercice « Cornac 231 », rattaché à l’exercice majeur interarmées « ORION 23 », s’est déroulé les 6 et 7 mars à partir de la BA 123 d’Orléans et sur le camp militaire de Vouziers.

L’exercice « Cornac 231 » était organisé par la brigade des forces spéciales air (BFSA) de l’armée de l’Air et de l’Espace. L’objectif de cet exercice inédit : réaliser un largage de masse afin de reprendre le contrôle d’une zone aéroportuaire en environnement non permissif par le commando parachutiste de l’air (CPA) n° 20.

 

Une préparation minutieuse

Le scénario est lancé le 6 mars au matin. Les trois sections de combat du CPA 20 s’affairent dans le hangar dans lequel ils viennent de passer la nuit à préparer leurs équipements et peaufiner les derniers éléments tactiques. La mission est déjà ficelée depuis plusieurs jours, minutieusement préparée par les différents chefs de section et le commandant des troupes. C’est le lieutenant-colonel Laura, commandant le CPA 20, qui est à la tête du dispositif. 

En début d’après-midi, les 104 commandos de l’air sont alignés en face des trois A400M Atlas et du C-130J dans lesquels ils vont embarquer. L’objectif de cette opération aéroportée (OAP) de grande ampleur est de s’emparer et tenir une zone aéroportuaire. Les spécialistes du Centre air de saut en vol (CASV) encadrent les parachutistes : ils sont pesés, les armes disposées, les gaines vérifiées. Sans le CASV, l’opération ne peut se dérouler. Plus tôt avant le début de l’exercice, ses spécialistes ont notamment fait homologuer une zone de saut de circonstance, à Vouziers, qui n’existait pas à ce jour.

Les commandos de l'air devant les avions de transport A400M
Les commandos de l'air devant les avions de transport A400M

Dans la soute des appareils, les commandos sont assis et les visages arborent un air concentré. Les esprits sont tournés vers la mission qui va se dérouler en milieu non permissif. Les commandos savent que le rapport de force avec l’ennemi présent leur est favorable, mais qu’il ne faudra pas baisser la garde. Les avions de la 61e escadre de transport et de l’escadron franco-allemand « Rhin » naviguent vers la zone d’exercice, escortés et protégés par six Rafale et Mirage 2000D des 4e et 3e escadres de chasse au sein d’une opération aérienne d’envergure appelée COMAO (composite air operation). Une fois la supériorité aérienne obtenue, la phase de mise à terre peut débuter.

 

Place à l’assaut pour le CPA 20

Après plus d’une heure de vol tactique pour les avions de transport et d’assaut, les équipages annoncent le décompte avant largage. La sonnerie retentit et la lampe verte déclenche le largage.

Les commandos du CPA 20 lors du largage de l'opération aéroportée d'envergure depuis un avion de transport
Les commandos du CPA 20 lors du largage de l'opération aéroportée d'envergure depuis un avion de transport

Depuis le sol, les commandos de l’air du CPA 30 observent la centaine de parachutes s’ouvrir et la masse de voiles beiges descendre vers le sol.

Les commandos parachutistes de l'air du CPA 30 descendent vers le sol suite au largage
Les commandos parachutistes de l'air du CPA 30 descendent vers le sol suite au largage

Plusieurs opérateurs du « 30 » ont intégré la white cell (cellule d’animation) de l’exercice auprès des officiers de l’état-major BFSA. Ceux-ci vont encadrer les manœuvres, analyser la progression et l’assaut du « 20 » et assurer un appui drone. En très peu de temps, les parachutes sont repliés et les commandos regroupés. La compagnie se réarticule et commence son infiltration tactique.

Après huit kilomètres de progression, harnachés de plusieurs dizaines de kilogrammes sur le dos, les groupes se rapprochent de leur objectif. Le commandant Anthony coordonne sur l’avant les ordres de mouvement reçus du poste de commandement tactique du lieutenant-colonel Laura, qui suit de près la progression.

 

Un combat intense en pleine nuit

Sur zone et dans le périmètre de l’objectif se trouvent des fusiliers commandos de l’air des escadrons de protection des bases aériennes de Nancy et Saint-Dizier qui tiennent le rôle de la force ennemie. Au terme d’une infiltration non décelée par l’adversaire, et malgré une opposition rugueuse, les commandos du CPA 20, rompus aux méthodes du combat d’infanterie de l’air, parviennent à s’emparer de la zone aéroportuaire. Ils doivent néanmoins gérer plusieurs blessés et prisonniers.

 

Le temps de l’exfiltration

Le lendemain matin, la zone est tenue sous la protection des sections déployées. Les commandos se préparent de nouveau, il va falloir rejoindre un point d’extraction pour être exfiltrés via les avions de transport A400M. Quelques instants plus tard, guidé par le marquage des opérateurs du CPA 30, l’Atlas pose ses roues sur la piste sommaire du camp de Vouziers. Les commandos se glissent à l’intérieur et le géant du transport est déjà de nouveau dans les airs. Il se dirige désormais vers la base aérienne d’Orléans.

Les commandos de l'air du CPA 30 rejoignent l'intérieur du A400M lors de l'exfiltration
Les commandos de l'air du CPA 20 rejoignent l'intérieur du A400M lors de l'exfiltration

Le commandant David, de la BFSA, annonce la fin de l’exercice en regardant l’avion s’éloigner dans le ciel. « L’opération aéroportée “Cornac 231” est une première de cette ampleur. Elle a requis de substantiels moyens aériens et permis de démontrer que l’armée de l’Air et de l’Espace est en mesure de garantir la liberté d’action de la manœuvre aérienne quel que soit le contexte tactique », conclut le général Christophe Aubé, commandant la BFSA, qui suivait de près la manœuvre depuis Bordeaux grâce à une liaison C2 (commandement et conduite) via des microsatellites TACSAT.