Concert des Ailes Brisées à la Madeleine

Dans l’église de la Madeleine à Paris, les Aviatrices de l’"Esterel" et les membres de l’association des Ailes Brisées accueillent et placent les convives. L’orchestre d’harmonie de la Musique de l’air et de l’espace et le Chœur Air France se tiennent prêts. Le concert est introduit par un discours du président des Ailes Brisées, qui salue la présence du général Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, et annonce que tous les bénéfices seront reversés aux œuvres sociales et mémoriales de l’association. Un film de présentation des Ailes Brisées est projeté sur les écrans installés de part et d’autre de l’autel : « Au lendemain de la Grande Guerre, la France est dans une situation apocalyptique : les veuves, devenues cheffes de famille, doivent faire face à tout. (…) Un petit groupe de grands blessés a fondé les ailes brisées. » Destinée à aider les veuves et les orphelins, honorer les Aviateurs tombés en vol pour la France, et réunir les membres de la communauté des familles d’Aviateurs, l’association a été reconnue d’utilité publique en 1928.

La pièce jouée, la Messi di Gloria de Giacomo Puccini, a été adaptée par le colonel Claude Kesmaecker, chef d’orchestre de la Musique de l’air, spécialement pour l’occasion. C’est la première fois qu’elle est jouée ainsi, avec les solistes Yanis Benabdallah (ténor) et Olivier Déjean (basse).

Une armée de l’Air et de l’Espace ouverte sur la société

« C’est une manière pour nous, musiciens, de démontrer à la fois l’engagement et l’ouverture de l’armée de l’Air sur la société », explique le colonel Claude Kesmaecker, chef d’orchestre de la Musique de l’air. « L’orchestre et le chœur Air France ont démontré leur excellence : on a su offrir un beau concert sans avoir l’habitude de travailler ensemble, dans un timing contraint et dans une acoustique qu’on ne connaît pas, en deux répétitions. La réactivité, l’adaptabilité : ce sont des choses que l’on connaît bien dans l’armée de l’Air et de l’Espace. »

Le président et fondateur du Chœur Air France, M. Michel Tardy, raconte la genèse de cette collaboration civilo-militaire : « Très vite après avoir créé le Chœur Air France en 1986, j’ai voulu faire quelque chose avec les Ailes Brisées. On participe en octobre chaque année à la messe du souvenir, et depuis longtemps le colonel Claude Kesmaecker me disait qu’un de ces jours, il faudrait qu’on fasse quelque chose ensemble. »

Lien historique entre l’"Esterel" et les Ailes Brisées

Le sergent-chef Leila, qui fait partie de l’escadron de transport 3/60 « Esterel », a mobilisé une équipe de neuf Aviatrices volontaires pour l’événement. La cheffe de cabine, entrée comme militaire du rang il y a plus de 20 ans, décrit les liens forts entre l’"Esterel" et les Ailes Brisées : « On a une équipe au sein de l’escadron pour encadrer les Ailes Brisées quand ils en ont besoin. Quand il y a des événements, on apporte notre soutien, car on pense la même chose, on est là pour soutenir les blessés et toutes les personnes qui sont mortes pour la France. On se rejoint dans la mentalité, la façon de travailler, on se complète. On ne s’est pas posé de questions, on a intégré les Ailes Brisées et c’est devenu une famille. » Le général René Perret, président de l’Esterel Club et des Ailes Brisées, devenu conseiller défense du président d’Air France après avoir été commandant d’unité à Creil où se situe l’"Esterel", a largement contribué à consolider le lien entre les Ailes Brisées et l’"Esterel", ainsi que les liens entre les Ailes Brisées, l’armée de l’Air de l’Espace et Air France.

Une mission pas comme les autres pour l’"Esterel"

« Ça change complètement de ce qu’on fait au quotidien. On est opérationnels H24 pour transporter des troupes et opérer des missions de rapatriement humanitaires dans le monde entier. On a des gros porteurs, les A330 avec plus de 200 places assises. Un coup de sifflet : on part. On travaille aussi sur alerte. Par exemple pour les fêtes de fin d’année on est d’alerte à douze heures. Il peut se passer n’importe quoi dans le monde, il y a toujours une équipe de l’"Esterel" qui peut partir. Donc ce concert, ça nous change , témoigne le sergent-chef. Tout le monde est ravi de faire ce genre de manips, on a l’impression d’aider, c’est notre contribution aux Ailes Brisées, on en est fiers. On est aussi là pour montrer que l’armée de l’Air et de l’Espace est partout, peut tout faire, on est polyvalents. » Les Aviatrices sont présentes pour placer les convives de manière harmonieuse dans la salle, et pour assurer la sécurité du concert. « S’il faut évacuer, on sait par où évacuer. On est opérationnels même ici. On va rester vigilants, faire attention que tout se passe bien. »

Les Ailes Brisées, une association pour « aider, honorer, réunir » L’association des Ailes Brisées vient en aide aux victimes d’accident aérien (civil ou militaire) et à leurs familles. Aider, honorer, réunir : tels sont les trois mots d’ordre des Ailes Brisées. En plus d’aider les blessés à surmonter l’accident auquel ils ont survécu, l’association fournit aux conjoints et aux orphelins de l’aviation des allocations scolaires et bourses d’étude, une aide financière pour les vacances et les fêtes, ainsi qu’une assistance morale chaque fois que c’est nécessaire. Elle maintient le souvenir des disparus de l’aéronautique. Les événements et commémorations qu’elle organise à cet effet sont l’occasion de réunir les membres (professionnels, familles, proches) de la communauté de l’aviation.