CPA 10 : Avec les stagiaires du Belouga en milieu désertique

Ils viennent de différents horizons : escadrons de protection, commando parachutiste de l’air (CPA) n° 30, CPA 20, ab initio ou même d’autres armées, mais ont un même objectif : intégrer le commando parachutiste de l’air n° 10 (CPA 10), unité des forces spéciales de l’armée de l’Air et de l’Espace. Ils étaient 21 au départ, ils ne sont désormais plus que 17 lorsque nous les rejoignons pour la synthèse de la phase 3 du stage en milieu désertique à Djibouti.

Depuis le 2 juin et jusqu’à début juillet, le CPA 10 mène un stage de formation aux procédures et aux modes d’action propres aux forces spéciales en milieu désertique. Il a pour but de faire découvrir cet environnement aux stagiaires ainsi que ses contraintes techniques et tactiques. Le stage Belouga prépare les candidats au CPA 10 à de multiples missions : combat véhicule, évolution en milieu désertique, tirs aux armes individuelles, collectives et antichar, parcours de tir, instruction désert, entraînement aéroportage, aérolargage et aérocordage, rusticité et autonomie, marquage opérations spéciales et entraînement spécifique au milieu.

À notre arrivée, direction le désert du Grand Bara où les stagiaires viennent de passer trois jours. Pour terminer cette séquence, ils ont un point d’intérêt à reconnaître mais des ennemis les attendent, joués par les instructeurs qui développent des scénarios inspirés par leur propre vécu en opérations réelles. Après une approche avec les véhicules, la progression des stagiaires se fait à pied par petits groupes afin d’encercler l’ennemi. Les échanges de tirs commencent, un blessé est à déplorer du côté des stagiaires qui parviennent à prendre le point d’intérêt. Reste à définir une zone d’extraction à sécuriser afin que le blessé puisse être évacué par hélicoptère. Fin de la séquence, place au débriefing par les instructeurs où chacun peut donner son point de vue concernant la tactique utilisée. Le ton est donné. Après trois jours difficiles dans l’environnement hostile du désert, ils rejoignent la base aérienne 188 de Djibouti. Nettoiement des armes, réparation des véhicules, préparation des prochaines missions de synthèse mais aussi séances de tir, ils doivent rapidement se reconditionner avant les prochaines échéances.

Une information est tombée, du renseignement parvient aux stagiaires quant au rassemblement de plusieurs membres ennemis dans une grotte. Ces derniers planifieraient de prochaines exactions à Djibouti. La mission est de neutraliser les ennemis afin d’affaiblir la filière et de rassurer la population. La capture reste à privilégier. Pour ce faire, différents modes d’action sont étudiés par les stagiaires : insertion par véhicule, insertion maritime, par les airs ou encore pédestre. Les avantages et inconvénients de chaque mode avec les réactions possibles des ennemis sont à anticiper pour ne rien laisser au hasard. « Actuellement, chacun travaille sur une partie de la mission : météo, règles d’engagement, moyens à utiliser, etc. Nous établissons l’idée de manœuvre globale, indique le capitaine “Dario”, stagiaire, que nous retrouvons dans la salle de préparation. Nous étudions les différents itinéraires d’insertion d’après les renseignements dont nous disposons. Nous faisons le choix, avec les moyens que nous avons, d’intervenir par véhicule puis de façon pédestre pour privilégier la discrétion. » La retranscription des idées et la mise en forme prennent du temps. Il faudra que l’échelon supérieur valide ensuite le mode d’action. Une préparation fine, précise et rigoureuse est indispensable afin de réussir la mission. Le lendemain, dans la nuit, les stagiaires devront mettre en application leur plan sur le terrain. Celui-ci va-t-il leur permettre d’atteindre l’objectif fixé ?