Guyane : Les Aviateurs aux côtés d’Ariane 5 pour son dernier voyage

17/07/2023

Mercredi 5 juillet 2023, le lanceur européen Ariane 5 a pris le chemin des étoiles pour sa 117e et ultime mission. Retour sur l’action des Aviateurs.

 

Il est 19h lorsque les regards sont rivés en direction du pas de tir du Centre spatial guyanais (CSG). Une gerbe de flammes jaillit de la terre sous la clameur de la foule et laisse entrevoir la dernière Ariane 5 s’élancer vers l’immensité spatiale.

Après 27 ans de carrière, Ariane 5 a tiré sa révérence en plaçant en orbite deux satellites géostationnaires, dont le satellite français Syracuse 4B qui viendra moderniser les capacités de télécommunications militaires.

Une surveillance permanente de l’espace aérien guyanais

À plus de 7 000 km des côtes hexagonales, les missions de sûreté de l’espace aérien sont assumées par les vecteurs de la base aérienne 367 « capitaine François Massé ».

En parallèle de l’opération Titan, la Haute Autorité de défense aérienne (HADA) opère une posture permanente de sûreté aérienne (PPS-A) 24h/24h, interdisant le survol de la base spatiale, point d’intérêt éminemment stratégique à protéger.

Mission impartie à la base outre-Atlantique, cette mobilisation constante est renforcée par la mise en œuvre d’un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) lors de chaque lancement, assuré par son centre de contrôle militaire (CCM) et ses aéronefs.

Les Aviateurs sur le qui-vive, prêts à intervenir

Sous l’égide de la HADA, la composante aérienne de l’escadron de transport 68 « Antilles-Guyane » a ainsi participé à la sécurisation du pas de tir d’Ariane 5.

Sa mission : empêcher toute intrusion par les airs dans la zone de lancement.

Déployés la veille du tir, les équipages Fennec ont d’abord veillé au transfert de la fusée depuis le bâtiment d’assemblage final (BAF) jusqu’à sa zone de lancement. Acheminé sur une double voie ferrée de 2,8 km à 2 km à l’heure, le lanceur est arrivé à bon port au bout d’une heure de trajet.

Peu avant le décollage, deux Fennec d’interception, avec tireurs embarqués à bord, ont été mobilisés pour assurer les mesures actives de sûreté aérienne (MASA) aux côtés d’une section de défense sol-air détachée du 3e régiment étranger d’infanterie (3e REI), garantissant ainsi une réelle bulle de protection. Plus loin, un hélicoptère d’alerte Puma était sollicité pour contribuer au volet sécuritaire terrestre.

La mission sest déroulée sans encombre

« Malgré deux reports dus à des facteurs techniques et météorologiques, la mission sest déroulée sans encombre, assure le commandant Morgane, copilote sur Fennec. Une certaine émotion s’est fait ressentir, car ce tir marque également la fin d’une épopée », confie la pilote ayant assisté au lancement depuis le ciel.

Au sol, contrôleurs et opérateurs du centre de contrôle militaire ont scruté attentivement l’espace aérien pour prévenir toute pénétration de la zone interdite de survol. Les deux radars, GM406 et Centaure situés à Kourou, veillent en permanence à la couverture aérienne et ont permis une parfaite connaissance instantanée du trafic aérien.

Une page de lhistoire spatiale qui se tourne

Sous le commandement de la HADA, et s’appuyant sur les moyens aériens et sol-air engagés, le CCM conduit et supervise les opérations aériennes. Lors de cet événement hautement médiatisé, une vigilance accrue a été portée sur l’activité des riverains (drones amateurs), pouvant représenter un danger pour le tir. « Cest une page de lhistoire spatiale qui se tourne et nous sommes fiers dy avoir contribué. Bien quil sagît dun DPSA nominal, des missions comme celles-ci marquent assurément les esprits », salue le capitaine Manon, chef conduite du centre de contrôle militaire.

Œuvrant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à la surveillance du ciel guyanais, le CCM adopte une posture permanente de sûreté aérienne (PPS-A) pour prévenir toute pénétration de cette vaste zone qui s’étend sur 660 km2.

Nommé opération Titan depuis 2008, le dispositif de protection interarmées est mis en place à chaque lancement afin de préserver la zone et les abords du pas de tir du Centre spatial guyanais (CSG) de toute intrusion extérieure. Fortes de 2 100 militaires, les Forces armées en Guyane (FAG) exercent des missions de soutien de l’action de l’État et contribuent aux missions de souveraineté.