L’EMIDS, un nouvel acteur opérationnel sur le territoire national

« Nous sommes en charge de la Défense-sécurité (DEFSEC) et de l’engagement terrestre des Aviateurs sur le territoire national métropolitain. » C’est ainsi que le général Laurent Charrier, général adjoint défense-sécurité du CTAAE, résume la mission principale de sa nouvelle structure. La protection des emprises, des moyens et des activités de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) anime ainsi le quotidien d’un état-major dédié. Niché sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, l’EMIDS se caractérise par une impulsion volontariste et l’expertise d’une poignée d’Aviateurs dans le domaine de la défense-sécurité. Protection des bases aériennes, sécurité incendie sauvetage, NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique), neutralisation et détection d’explosif (NEDEX), lutte antidrone ou encore protection du secret, sont autant de domaines d’action désormais pilotés, pour l’armée de l’Air et de l’Espace, par l’EMIDS du CTAAE.

Concrètement, c’est aujourd’hui une équipe d’une vingtaine de personnes qui planche au quotidien, en lien permanent avec les bases aériennes, pour adopter le meilleur dispositif de défense-sécurité possible pour l’AAE. Un dispositif défini à partir d’une analyse de la menace menée désormais par un bureau dédié. « La création de l’EMIDS est une véritable opportunité pour l’AAE, souligne le général Charrier. Elle permet de renforcer la cohérence de la chaîne défense-sécurité de l’AAE initiée par la création du bureau DEFSEC de l’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (EMAAE), ce qui a d’autant plus de sens dans le contexte de sensibilité actuel lié à la situation internationale et nationale. » Et le colonel Laurent Caudron, chef de l’état-major intervention-défense-sécurité, d’ajouter : « Le pilotage de la DEFSEC par un état-major dédié, intégré au sein du CTAAE, est très cohérent. En effet, la sécurité n’est pas qu’une affaire de spécialistes. Elle implique nécessairement des ressources humaines, des infrastructures, des finances, etc. Autant de domaines qui constituent l’organisation du CTAAE. »

Pour construire ce nouvel état-major opérationnel, le CTAAE s’est appuyé sur le retour d’expérience du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), ancien détenteur des prérogatives relatives au territoire national. Les pompiers, opérateurs de défense sol-air, officiers renseignement, commandos parachutiste de l’air et logisticiens composant l’EMIDS se sont ensuite mis en relation avec l’ensemble des différents acteurs de la DEFSEC (EMAAE et grands commandements air, états-majors de zone de défense et de sécurité, délégations militaires départementales, etc.). « Il nous faut repenser le dispositif mis en place dans une logique de résultat face à la menace et non dans une logique de moyens répondant à des normes réglementaires. Cela nécessitera de structurer un réseau d’échange sur le territoire national et une implication de tous les acteurs », confirme le général Charrier.

Créé en septembre, l’EMIDS a immédiatement été plongé dans le grand bain, avec la Coupe du monde de rugby 2023 organisée en France. En lien avec l’ensemble des acteurs de la chaîne DEFSEC, il contribue activement au dispositif de protection des stades, en coordonnant notamment l’engagement des équipes cynophiles, des experts NRBC ou des spécialistes NEDEX. Une belle entrée en matière avant les Jeux olympiques et paralympiques 2024. Prochaine étape pour l’EMIDS : l’exercice « Basex », organisé sur l’ensemble des bases aériennes du territoire, et une évaluation tactique qui sera menée sur la base aérienne 116 de Luxeuil.