03/07/2023
Phase 1, une arrivée simultanée aux portes du Pacifique
Après un départ matinal depuis la base aérienne des Forces françaises aux Émirats arabes unis, six Rafale, trois A330 Phénix MRTT et deux A400M Atlas composant la « grande boucle » de Pegase 23 sont arrivés sur la base de Paya Lebar à Singapour tandis que quatre Rafale, deux A330 MRTT et deux A400M, de la « petite boucle », ont rejoint la base de Subang en Malaisie le 26 juin 2023. Le premier défi a été relevé avec succès : déployer un dispositif aérien d’une vingtaine d’avions, de plus de 320 Aviateurs, à 11 000 kilomètres de la France, en 30 heures.
Sur les bases partenaires respectives, les équipages français ont ainsi pu participer à des vols et entraînements conjoints avec des A400M, Su-30 et F-18 malaisiens, F-15, F-16 et MRTT singapouriens… Les Aviateurs français en Malaisie ont pu faire découvrir leurs avions de chasse à leurs homologues malaisiens. « Cette étape en Malaisie était aussi l’occasion de mettre en avant notre partenariat avec ce pays, qui s’ancre dans le temps, et nos aéronefs communs, comme l’A400M », explique le général de brigade aérienne Vincent Coste, chef de la mission pour la boucle Malaisie. De l’autre côté de la frontière, à Singapour, le général de brigade aérienne Marc le Bouil, chef de la mission Pegase 23 est intervenu lors d’un séminaire sur les Air Operations in Humanitarian Assistance and Disaster Relief in the Indo-Pacific (opérations aériennes d'aide humanitaire et de secours en cas de catastrophe dans l'Indo-Pacifique) à l’Alliance française de Singapour. Ce temps d’échange a été l’occasion de concrétiser l’un des objectifs majeurs de la mission Pegase 23 : aller à la rencontre des partenaires, s’imprégner de leur point de vue et de leur appréhension de l’environnement, créant ainsi des synergies nourrissant des actions communes.
Phase 2, les Aviateurs de la grande boucle rejoignent l’île de Guam
Le 28 juin 2023 dans la soirée, les Aviateurs de la grande boucle Pegase 23 sont arrivés sur la base américaine d’Andersen à Guam, 72 heures après leur départ d’Istres. « Ce convoyage de sept heures s’est très bien passé : nous avons démontré notre capacité de projection rapide dans les temps impartis », explique le commandant Romain, pilote de l’A330 Phénix MRTT. L’île de Guam est située dans le sud-est de la mer des Philippines, en Micronésie. Le dispositif français y évoluera jusqu’au 24 juillet, date qui marquera le début des escales valorisées.
Les aéronefs français participeront à un continuum d’exercices depuis l’île de Guam pour le niveau tactique et depuis Hawaï pour le niveau opératif auprès de la structure de commandement multilatérale. Parmi eux, l’exercice « Northern Edge », conduit par la branche Pacifique de l’armée de l’air américaine (PACAF). D’autres armées de l’air partenaires se joindront à eux, depuis des bases aériennes voisines. Dès le 1er juillet, les journées des équipages étaient rythmées par des vols de familiarisation (deux vagues par jour). La zone est très différente qu’en France, les mers et océans sont à perte de vue et le climat est très chaud et humide. Les Rafale et MRTT ont ainsi pu faire des vols conjoints avec un B-52 de l’US Air Force. En parallèle, un A400M a effectué une rotation vers Palau afin d’y déposer des militaires de l’US Air Force et leur fret. Sur place, les Aviateurs français embarqués ont fait une reconnaissance de la zone : une partie du détachement, dont trois Rafale, y sera déployée dès le 6 juillet pour opérer depuis ce lieu. Au retour de Palau, l’équipage de l’avion de transport tactique et stratégique a simulé des procédures de surveillance maritime et de recherche et sauvetage en mer (Samar) au large du Pacifique.
Projection de puissance Dans un délai contraint, l’armée de l’Air et de l’Espace réalise pour la 3e fois consécutive la démonstration de déployer l’équivalent d’une base aérienne projetée vers les territoires de l’océan Pacifique. En autonomie complète ou bien avec l’appui de ses partenaires, la projection de puissance dans la zone témoigne de l’aptitude de la France à intervenir sous court préavis à plusieurs milliers de kilomètres de la métropole au profit de ses territoires et de ses partenaires, pour faire face aux différentes crises et sources d’instabilités régionales. |